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Ça y est. Ça sent la fin ; le retour à la vie. Enfin à l'autre vie. Celle mêlée de vies. Celle qui n'est plus uniquement dépendante des éléments naturels. Celle qui exige une participation active de notre part. Celle qui ne se contente pas d'un regard extérieur et contemplatif. Celle où un rôle doit être tenu, est attendu. Celle où les conséquences débordent de notre seule bulle.
Rêves cette nuit de ces choses que j'étais venu oublier mais dont le témoin est resté éveillé, là dans ce fleuve, dans ce lac au-delà de cette source où je suis venu boire.
Il s'agira d'en conserver la pureté le plus longtemps possible.
Peut-être qu'en la choyant il est possible de la rendre plus abondante que toute l'eau des mers...
Pour l'instant c'est l'inverse qui s'est produit.Le ciel paraît dégagé. Les articulations des genoux signalent la sollicitude à laquelle elles sont soumises par une inflammation engourdie.
Je me dis que ça s'atténuera dans l'effort. En attendant le Mt-Bonvin encore trop enneigé, je suis irrésistiblement poussé vers le Schwarzhorn. Le sommet n'est pas moins haut mais comme je prétends y accéder par les chemins balisés je me dis que ça ira.
La neige est encore bien abondante les 500 derniers mètres de dénivellation et mes chaussettes sont trempes avant le col quelque 100 mètres au-dessous du sommet. Le col redescend sur la Lämmerenhütte au-dessus de Loèche-les-Bains. A mon portable il est 13h et la cabane est indiquée à 1h30. Si je ne traîne pas, je serai de retour pour 20h au plus tard. Je ne résiste pas à l'idée d'un café et me lance.
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Dans le cratère de ta chevelure dénouée
un oiseau chante à tue-tête
un musicien ronge son frein
devant un verre vide.
Il regarde son violoncelle
ballotté par les vagues
il écoute l'oiseau menteur
lui susurrer à l'oreille
que le monde est beau
que la lumière reviendra
avec les débris de son instrument.
L'archet repose sur la table
l'oiseau sort du cratère
tes cheveux sentent bon
le musicien essuie une larme
commande un autre verre
mais il n'y a personne.
La mer est si agitée
qu'on ne sait plus
si c'est elle ou si c'est toi
qui a brisé ce coeur
ce coeur d'homme.
De la fumée partout de la fumée !
Le choc d'un morceau de bois contre un récif
le tintement d'un morceau de coeur contre un verre vide...
Le musicien pense qu'il va mourir.
Sa main tente de saisir l'archet
retombe
fumée
verre plein
verre vide
l'archet en travers de la gorge
les poux dans tes cheveux...
Un violoncelliste baigne dans son sang
sur une grève
qui ressemble à ton pubis.Vital Bender
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L'absurdité est réelle à grande échelle :
Notre existence face à l'existence ou aux existences perd tout son sens.
Elle retrouve sa réalité dans le plaisir donné à une activité.
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Rire idiot des amants sous la pluie oh ! oh !
hécatombe de soleils dans leur (dans ma) culotte...
Je ne suis pas jaloux non ! je ne suis pas jaloux !
Couples au relief de pierre ponce
(mots secrets tapis sous le couvert des arbres ruisselants oh ! oh !)
certains ne font que s'effleurer des yeux des yeux et des yeux
tandis que d'autres...
Quelqu'un approche.
L'univers retient son souffle.
Les masques tombent.
L'univers palpite à l'unisson
avec ces coeurs tous ces coeurs remplis d'amour au sens étymologique du terme oh ! oh !Vital Bender
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