• Chose très utile paraît-il que la douleur physique. Elle se préfigure en sentinelle du corps, prévenant toute inconscience, toute maladresse. "Si tu continues comme ça ton joli petit doigt tu vas te le perdre tout en entier." Ou encore "Tu l'avais pas bien vue cette étagère, et pourtant..." Sans elle on se cognerait la tête sur cette branche trop basse une journée complète sans comprendre pourquoi on avance pas d'un iota.

    Mais quand elle a fait son merveilleux et utile office de guetteur, quand elle nous a héroïquement annoncé qu'on avait laissé traîné son doigt dans la portière de la voiture ; il me semble qu'elle pourrait se la mettre en veilleuse. Mais non ! C'est des heures durant qu'elle nous rappelle notre inattention. Avec toute la participation généreuse et compatissante de son voisin carpien qui lui pourtant n'a même pas été effleuré. Avec la compréhension poussive et saccadée du coeur qui quitte sa cage officielle pour venir manifester sa solidarité dans un endroit bien trop exigu pour lui.

    J'ai eu beau lui dire : "Ca va il est grand mon petit doigt, il se débrouille très bien tout seul et se passe volontiers de ton aide." Me suis fait montrer du doigt (aïe)traiter de sale égoïste, de sans coeur (ben tiens) Que lui il l'avait sur la main (ben ouais c'était justement un peu ça le problème.) et que c'était dans sa nature de soutenir toute extrémité blessée et bravo pour le cas fait à un fidèle serviteur qu'on ne trouve rien de mieux à faire pour le remercier que de le broyer et patati et patata...

    Je vous jure, toute la nuit à jaser son apoplexie outrée sous mon ongle. Et c'est pas fini.

    Tout ça en allant chez Ikea, l'humeur sombre et coupable d'ailleurs accompagnée de sa sanction claquante et immédiate. Comme quoi quand on va chez Ikea faut s'attendre à s'en prendre su'é doigts...


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  • Combien de temps ?

    Combien de temps pour qu'un corps perde la mémoire ?

    Parce que la tête ça va... Elle tourne rond la tête. Elle suit son bonhomme de chemin, elle évite les pierres, elle sautille allègrement, tout en souplesse et tape à l'oeil.

    Elle danse la tête, d'équilibres en équilibres, aspirée vers les hauteurs de la résurrection et de l'espoir, les yeux rivés vers l'en haut, vers l'éclat des lucioles.

    Jusqu'à ce que des bas-fonds des synapses le corps se rappelle aux neurones, par le biais de ses moyens à lui, vils, bas mais efficaces... Si efficaces que les neurones en perdent leur science, s'entremêlent les appendices et se brisent aux noirceurs de la panique.

    Plus de lumière, lucioles en sommeil... Juste le poids du corps, l'angoisse du corps, la paralysie des basses cellules.

    Vil, bas mais total. Comme une rage de dents.

    Alors je vous le demande... Combien de temps pour qu'un corps perde la mémoire ?


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  • "Mémoire messages pleine."

    Il n'y a pas de plus belle et de plus efficace invitation au souvenir. Tu te poses peinard, le portable en main et tu remontes le temps, à la rencontre de tout ce que tu avais déjà oublié. Les messages défilent accompagnés de leur référence réelle, de tous ces moments déjà compressés dans l'infini mais que quelques mots redécouverts libèrent dans le concret.

    C'est du vrai, à ne pas s'y méprendre : du vécu cellulaire...

    repalpé par l'intermédiaire d'un téléphone tout aussi cellulaire.

    Et pour moi aujourd'hui une question lexicale de moins...


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  • En ce moment je porte un vêtement féminin.

    Il me faut toujours un quart d'hésitation pour me souvenir que les fermoirs se trouvent du côté gauche.

    Et les derniers trois quarts pour essayer de comprendre pourquoi...

    Les femmes sont plus gauches que les hommes ?

    Ou justement plus adroites pour oser se la jouer à gauche ?

    Les hommes ont davantage tendance que les femmes d'aller à gauche et du coup on rétablit l'équilibre au niveau subconscient ?

    Ou ça respecte la tendance naturelle de la femme ?

    Pour que l'évidence m'arrête enfin : Qu'on s'y prenne de droite ou de gauche, c'est toujours son centre que l'on découvre.


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  • Je souffre d'une certaine difficulté à maintenir la même régularité à alimenter ce blog que par le passé. Et je me rends bien compte qu'il n'y a rien de tel que la régularité pour soutenir son inspiration. Quand on se trouve dans le feu bloguesque, tout est prétexte à un post. Mais quand le rythme du corps physique nous entraîne, et que les thèmes s'accumulent, ils finissent par se mêler les uns aux autres et s'annihiler mutuellement, ou en tout cas à perdre la pertinence qu'ils ont paru avoir à leur naissance.

    Mais le plus amusant de l'histoire c'est le sentiment d'incomplétude qui demeure. Exactement le même que lorsque je gaspille mes heures devant cet écran. (Et c'est si facile...) 

    Comme quoi je n'ai pas encore la maturité de l'équilibre...

    Ou l'équilibre de la maturité...


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