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    Suis tombé amoureux d'un ornithorynque.

    Va falloir que j'apprenne à nager... 


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  • On rencontre parfois de ces instants, que certains lieux révèlent, où on se sent pénétrés par le temps. Où il paraît que les frontières ténues nous séparant du passé ou de l'avenir ont cédé. Où, le présent contient soudain toutes les époques. Où on peut presque les appréhender d'une manière aussi concrète que ce lieu qui les as laissées naître.

    Dans ces cas-là on reste calmement à se laisser traverser par toutes ces mémoires, on les déguste et on mesure la vanité de nos existences.

    C'est un bien étrange bien-être que celui de ces instants-là. 

    Mais aujourd'hui, à la différence des fois précédentes (et c'est déjà un phénomène plutôt rare), j'ai eu le sentiment que ce bien-être n'avait été provoqué par aucun lieu particulier, qu'il ne venait pas de l'extérieur mais de l'intérieur. Tout à coup, je me suis senti hors du temps... ou plutôt dans tous les temps. Sans époque... ou plutôt de toutes les époques. Et ce sentiment m'a accompagné une bonne partie des errances de mon après-midi.

    Tandis que je déambulais dans Vevey. Tandis que je mangeais au restaurant Beau-Rivage. Tandis qu'à travers les carreaux salis et les remugles du nouvel an je contemplais ce paysage intemporel, ces gens en noir et blanc, ces arbres hologrammes.

    Tandis que je pensais à toutes ces vies que j'ai oubliées et qui me constituent... 


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    Bon ben... Bonne et heureuse quoi. 


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  • Le 26, Ulysse, le fils d'une grande amie fêtait son 10ème anniversaire.

    Sa mère avait organisé une sortie en cabane pour la circonstance. La cabane de la Dôle Rochefort , au-dessus de St-Cergue. Absolument magnifique et aux parages bien plus tranquilles que ceux des cabanes valaisannes en cette saison.

    Comme il se trouve que mon amie maman d'Ulysse et son ami (à mon amie donc ; qui l'est bien moins pour moi, amie qu'il ne l'est lui pour elle, ami. C'est clair non ?) projettent une virée d'une année sur les océans de notre planète.

    Comme il est bien connu que tout marin devient chanteur je lui ai composé une petite chanson d'anniversaire que nous entonnâmes lourdement (heureusement pour vous y a que les paroles) :

     

    De Magellan à Marco Polo

    De l'Atlantique au Pacifique

    Toutes les sirènes des Baltiques

    Se passent le mot : C'est un héros

     

    Cheveux au vent, dent de Sextant

    Il fend la brise et les océans

    Le grand Ulysse, à la proue de son sloop

    Ira sur l'eau ; ça c'est un scoop

     

    Même pas la soif ni même la faim

    Même pas la houle ni les ouragans

    N'entameront son bel élan

    Il les vaincra en un tournemain

     

    Refrain

     

    Les Vahinés sèment leurs fleurs

    Les fiers Vikings aiguisent leur hache

    Les Esquimaux préparent leurs soeurs

    Car il arrive ; le Suisse sans vache

     

    Refrain

     

    Du lac Léman au lac Baïkal

    De la mer Rouge à la mer Noire

    On y verra flotter ses voiles

    Dès qu'il aura largué les amarres.

     

    Refrain

     

    Voilà.

    Mais en fait ce qui m'arrangerait bien c'est que quelqu'un veuille bien y poser quelques accords incomparables et inédits Clin d'oeil.


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  • Ca s'est reproduit.

    Mais c'est bien connu, ça se reproduit vite les cafards. Et quand d'un coup de talon on pense s'en être débarrassés, la progéniture est déjà en voie de relève.

    Hier soir, c'était la deuxième de La Grande Peur dans la montagne. Adapté du roman de Ramuz et franchement brillamment mis en musique par Jean-Claude Broccard.

    Je n'en avais pas parlé avant le 17 parce que les deux soirées étaient complètes de longue date.

    Donc hier soir rebelotte de pelotte de vide là au creux du dedans. De ce vide énorme que rien ne paraît devoir combler. De ce vide sans prise, sans aspérité. Juste ce vide tristesse. Juste cette tristesse vide. Sûrement pas tout à fait sans raison mais magnifié par la chute de tension, par le relachement de la pression, par le devoir accompli. L'adrénaline, le contrôle, le don puis le retour à soi. Soi face à soi quand le public quitte la salle. Soi face à soi dans les congratulations. Soi face à soi dans le tintement des verres. Soi face à soi dans cet alcool sans goût et sans effet.

    Et tellement trop face à soi qu'on préfère la solitude tant ce soi s'absente des autres, de tout, de la vie. Tant ce soi nous dépasse et nous isole.

    Alors j'y suis retourné, dans cette salle vide, pour tenter de mesurer la profondeur du gouffre. Le laisser m'envelopper tout entier. Et pleurer peut-être.

    Même pas.

    Alors j'ai continué parce qu'il m'en fallait encore, il fallait plus de profondeur, il fallait continuer à forer. Et j'ai trouvé un bar dans ma sacoche. Un bien sordide, bien joyeux de cette joie des autres avec juste un ivrogne, un turc bien saccagé, un vieux millionnaire sur le renvoi, un patron sans dignité, un "je fus" plein de ce qu'il n'est plus, un écumeur planétaire de terrains de golf, un miroir à solitude.

    Et je m'y suis miré.

    Mais, il m'en fallait encore. Et j'ai poussé la porte d'une pseudo disco à musique sans âme et sans sens, à musique rythme et creuse. Une pseudo disco avec ses serveuses peinturlurées et ses serveurs gominés. Une pseudo disco pleine de ces désespérés qui s'ignorent et qui gigotent, de ces mains qui se baladent, de ces solitudes qui mijotent.

    Et j'ai chargé tout ça dans mon gouffre.

    Puis lourd de tout ce vide, je me suis mis à léviter. Tout doucement d'abord de sorte qu'on ne me remarque pas.

    Dans la position foetale d'une posture assise, j'ai glissé au-dessus du bar, au-dessus du gel et du mascara et j'ai tourné, sur moi-même, dans le tourbillon de mon gouffre, dans l'oeil du cyclone, dans le soleil vert de mon plexus.

    J'ai tourné.

    J'ai tourné.

    J'ai tourné.

    J'ai décidé que je marcherai droit dans la nuit glacée qui m'attendait. Dehors.

    Même pas.


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