• Et voici une deuxième proposition plus classique et moins laborieuse. Les votes sont lancés... Mort de rire

    "Dans le courant de leur formation à l'Ecole de Théâtre de Martigny, il fut donné à Mathieu Bessero et à Gilles Brot de rencontrer le texte étrange de Marguerite Duras : Yes peut-être. Pièce pour deux femmes et un homme, probables rescapés d'un séisme atomique dans un décor aux allures apocalyptiques. Langue réinventée pour des mémoires fragmentées, des émotions enfouies, des affections bourgeonnantes. Et une envie de vivre, plus forte que la désolation, et jamais démentie, ni même remise en question.

    Si Mathieu Bessero s'est chargé de la mise en scène et Gilles Brot des costumes et des masques, Marianne Défago, Brigitte Bessero et René-Claude Emery donneront corps à ces trois personnages dans cette première création de la Compagnie Mladha.

    Boris Michel a recréé les terres dévastées que Raphaël Mailler a mises en lumière.

    Pour Mladha, Yes peut-être est aussi le premier volet d'un triptyque se proposant d'aborder la guerre sous trois différents aspects. Celui-ci est directement inspiré de l'époque de la guerre froide, quand sur l'Europe planait la menace d'une guerre nucléaire.

    Est-ce qu'un tel nettoyage suffirait à nous recréer différents ?

    La Compagnie Mladha y taquinera la question à la Belle Usine de Fully."


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  • Comme mes activités se resserrent brutalement entre Fribourg et Fully, ne me laissant, à partir d'aujourd'hui et jusqu'à la première, plus que le temps de conduire et de travailler, je vous livre mes difficiles exercices publicitaires pour Yes Peut-être. (Avec quand même l'illusoire espoir de dévirtualiser quelques lecteurs... )

    "Il était une fois une Ecole de Théâtre à Martigny.

    En l'an de grâce 2001 s'y rencontrèrent Mathieu Bessero et Gilles Brot, dont naquit aussitôt une chevaleresque amitié. Mais nous savons tous qu'embûches et surprises sont le propre des chemins de quête et la leur fut mise en péril par le terrible dragon à la marguerite, celui de l'âge durasique !

    Une attaque frontale leur aurait été fatale, comme à tant d'autres avant eux. Cependant nos deux templiers savaient que les plus grands combats ne se menaient pas dans l'opposition mais dans la réunion. Ils tentèrent donc une alliance. L'alliance du feu et du fer pour se rapprocher ensemble du Graal théâtral.

    Ils oeuvrèrent durement, le dragon au verbe, Gilles aux armures et Mathieu à la coordination. Ils fondèrent un ordre, auquel ils intégrèrent René-Claude Emery, dont les faits d'armes ont bâti une solide réputation, et l'appelèrent Compagnie Mladha. Ils y associèrent pour la circonstance les Amazones Marianne Défago et Brigitte Bessero ainsi que les fameux Compagnons Boris Michel et Raphaël Mailler. Respectivement sculpteur et artificier.

    Aujourd'hui le Grand Oeuvre est amorcé et trouvera sa concrétisation à la Belle Usine de Fully. Vous êtes tous invités à participer à la transmutation finale, car l'ingrédient essentiel d'une alchimie théâtrale aboutie, c'est Vous !" 


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  • Car il en a écrit deux. L'acteur flottant, davantage autobiographique et L'acteur invisible, davantage manuel pour comédiens. Et si tous les deux ne manquent pas d'intérêt le premier volume mérite le détour de tout un chacun tant l'écriture est simple et dépouillée. Paisible. Sans artifice et pourtant si forte.

    Il avance de doutes en doutes. On y mesure toutes les contradictions de la démarche du comédien, celles de la mémoire et de l'oubli, de l'individu et de l'universel, de la volonté et du lâcher prise. On y perçoit tout le dilemme existentiel. Entre les lignes.

    Et les meilleurs livres ne sont-ils pas ceux qui parlent davantage par ce qu'ils taisent ?

    Bref, ces deux ouvrages m'ont rempli, comblé. Non seulement dans l'envie de devenir meilleur acteur mais surtout meilleur homme. A même d'offrir autant que j'ai reçu. 

    Je me permets d'en livrer un extrait tiré de L'acteur invisible tant son rapport au post inspiré par l'image de Michel Serrault est flagrant :

    "Selon le bouddhisme ésotérique japonais, quand on naît, on émet le clair et simple son "aaah" tel un dieu. Le temps passant, comme on acquiert de l'éducation et une certaine malléabilité face aux exigences de la société, on devient un personnage au style vocal approprié. Le "aaah" ouvert et clair a disparu. Et on passe alors le reste de sa vie à travailler pour retrouver ce pur son "aaah", en espérant récupérer sa divinité innée."

    Amusant non ?


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  • Suis très content que la seule photo de Pierre Henri que j'ai trouvée soit celle-là.

    Non seulement elle est très bien mais on a un joli condensé du personnage. Sincérité, cigarette, gentillesse, pinard, générosité. Et je vais ajouter, puisque c'est moins visible et que j'ai pu le déguster de chair et d'os : Plaisir du jeu.

    En fait, il y a peu je vous ai causé de Roger Jendly : L'espièglerie d'un gosse. Ici on a les élans de l'adolescence ; l'(dés)espérance d'un Don Quichotte.

    Bien sûr il y a certaines maladresses de représentation, les conséquences lisibles de ses abus, la fragilité d'un texte qui bouge au gré de sa résurgence. Mais malgré cela, ou peut-être grâce à cela, Pierre Henri m'a paru exemplaire. Il est l'incarnation du chemin qu'on s'est tracé et qu'on suit défauts en baluchon et assumés. Il est la force de la foi ; de ces convictions dénuées de questions ; de ces évidences en ligne de vie, en point de mire.

    Il y va, il fait ce qu'il a à faire. Car il faut dire que les textes sont de lui.

    Tiens ! Il en faudrait ici tant certains sont délectables.

    Il y en aurait une pensée peut-être et vous verrez que c'est un prophète aussi.     ?? Il y en a même à Paris apparemment ??

    Je cite de mémoire : "Une vie sans amis c'est comme un copain sans argent."

    Magnifique !  Il y a aussi des extraits à la "Sol" mijotés de "Devos" et des poésies superbes et des chansons... Soutenues avec sobriété et sensibilité par l'accordéon de Patrick Fournier.

    Et lui il donne. Il donne tout. Tout ce qu'il est, tout ce qu'il a. Et c'est là que ça jaillit, comme une bombe de nouvel an : l'Homme !

    L'Homme ! On a un Homme devant soi. On a un Homme malgré tout. On a un Homme surtout.

    Ouaip ! C'est un beau mariage scénique que j'ai vu là. Et c'est encore ce week end au théâtre St-Gervais à Genève. Pierre Henri et Patrick Fournier.


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  • Train happé après course sur les chapeaux de roue.

    Rien de plus normal pour un train me direz-vous.

    Peut-être.

    Mais avec une face sud et une nord dans le piolet, j'aurais préféré une petite approche parapentée.

    Quoi qu'il en soit, c'est le coeur tout réjoui que je me rendais aux Osses ce vendredi passé. Davantage pour l'ami que j'allais y retrouver que pour la pièce que j'allais y voir si je dois parler net. D'ailleurs les retrouvailles atteignirent des sommets que même lors de mes varapes précédentes je n'entrevis pas. Mais il serait plus décent de me taire là-dessus car, comme je ne cesse de le répéter, les blogs ne sont pas faits pour parler de soi...  mais pour servir l'information.

    Et il serait peut-être temps que je commence à causer des pièces que je vois avant qu'il ne soit plus temps car je constate que la plupart du temps mes discours s'étendent sur des pièces trépassées. Quoique celle dont je vais parler (un peu) fera sans doute l'objet d'une tournée.

    La nuit de Vassili Triboulet donc. "Vassili est un personnage tiré d'une pièce en un acte de Tchekhov, Le chant du cygne." Un acteur ivre qui se réveille dans un théâtre délaissé et qui découvre la paperasse traînante du discours que Victor Hugo a déclamé devant l'Assemblée nationale en 1848. Pris d'angoisses et poursuivi par ses démons il tente de leur échapper en proclamant le texte. "Au lieu de choisir différents extraits de pièces, comme le propose Tchekhov." 

    Un pur bonheur de constater l'actualité et la pertinence de textes aussi anciens. Une délectation de se laisser baigner par les mots géniaux de ces auteurs d'exception. Un régal de voir Roger Jendly sur scène. Déjà c'est une vraie figure théâtrale et cinématographique. Puis cette liberté... autant dans le phrasé que dans le jeu. Et surtout cet amusement... un enfant maître de la technique. Les pires idioties qu'on n'oserait même pas proposer à un metteur en scène, elles sont là. Roger joue sur le fil, en permanence à cheval entre la facilité et la fragilité. C'est un équilibriste de la scène, un voltigeur du texte, un gamin génial. Il joue. Dans tous les sens du terme.

    Voilà. Si vous avez l'occasion de voir Roger Jendly sur scène. Dans cette production ou dans une autre. N'hésitez pas.


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