• Après une tournée à la découverte des céréales du Vaud profond nous nous échouons quelque temps en l'intime sein de la capitale et déposons notre chapiteau mamelon en son centre érogène sis sur le gravier sec de Montbenon en face de la cinémathèque qui pour l'occasion ne manquera sans doute pas de projeter la série des "Emmanuelle" pour la plus grande joie des petits et... de moi-même. Dont l'enthousiasme douteux est largement exprimé à travers cette photographie d'un érotisme qui émoustillera sans aucun doute les plus endurcis d'entre vous. Cette débauche de stupre et de luxure débutera dès le 2 septembre et se prolongera sans faiblir jusqu'au 20 septembre. Ces sensuels moments atteindront leur paroxysme les mardis, mercredis et jeudis à 19h, les vendredis et samedis à 20h et les dimanches à 17h.

    Les 11 et 18 septembre, le rappeur Obaké dont le sex appeal fait pâlir d'envie Prince lui-même nous communiquera par force expression sonore ses éclats de bonheur.

    Pour satisfaire les plus ardents représentants de la gent masculine, il y aura la divine Chantal Bianchi, la délicate Corinne Galland, l'experte Julie Burnier et la sémillante Laurence Morisot.
    Quant aux femmes elles trouveront leur apaisement sous les préli de Thierry Crozat, les mimi de Patrick Devantéry, les nénaires de Daniel Monnard et ... ... ... de votre serviteur.

    Venez vous vautrer dans les derniers mais prometteurs soubresauts d'un été chaud chaud chaud.
    Nous vous attendons de "pied" ferme.

    (Vous trouverez ici toutes les informations complémentaires et surtout utiles.)

     


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  • A la nouvelle salle de gymnastique et accessoirement halle polyvalente. Inaugurée il y a au moins une année, je me réjouis de la découvrir. J'en entends causer chaque fois que je rentre au pays.

    Ils ont pensé à moi. Ça m'a fait plaisir alors que nul n'est prophète chez soi. J'ai pas eu le temps de prophétiser ailleurs que déjà on se prémunit contre mes reproches futurs et amers ! Vous savez ?! Ceux-là même du self made man qui s'est construit seul contre tous et qui a brandi son flambeau en dépit des railleries qui ont carburé son moteur jusqu'au faîte de la gloire. De cette gloire revancharde et aigrie censée posticher le menton d'un adulte qui n'a pas grandi.
    Non. Moi c'est autre chose. Et bien pire. Tout le monde croit en moi et attend mon retour tout auréolé de gloire. Gloire qu'on se partagerait au grand buffet des rêves en jachère. Celui qui tel un Christ s'est un jour chargé de toutes les responsabilités humaines et les aurait assumées à lui seul, pour la multitude et les siècles des siècles. (A part ça comment voulez-vous qu'une religion n'ait pas un succès garanti après de telles promesses ? Voici-Gala ça marche aussi...) Alors que si je suis parti avec mes rêves de gosse en bandoulières c'était justement pour que jamais la moindre barbe ne noircisse mon visage poupon et rondelet.
    Mais voilà qu'il faut revenir tout épaissi d'expérience et lire les poèmes culinaires d'Albert Muret. Mais qui est donc Albert Muret ? Si j'en parle autour de moi, que ce soit en Vaud ou en Valais, il paraît bien un peu avoir glissé dans l'oubli. Moi-même, outre la fameuse anecdote comme quoi C.-F. Ramuz le visitant à Lens s'éprit un peu de sa servante Ludivine et les quelques tableaux de sa main que j'avais pu admirer dans les espaces communaux, n'en sais à peu près rien. Je vais donc me servir du quatrième de couverture de l'ouvrage que vous viendrez écouter (n'est-ce pas !?) et que je lis à l'occasion de sa réédition par "Les amis de Muret" : Le peintre et écrivain Albert Muret (1874-1955), représenté ici peignant en habit de chasse, (Eh beh non... ça vous ne pouvez pas le voir puisque c'est sur le livre que je recopie. C'est bien dur en effet et je comprends le désarroi frustré qui vous saisit à la gorge mais... c'est la vie. Par contre si vous venez samedi je vous montrerai tout ça en partageant quelques verres et mignardises du terroir.) a vécu à Lens de 1900 à 1919. Il y recevait de nombreux amis, parmi lesquels l'écrivain Ramuz, le peintre Auberjonois et le musicien Stravinsky, tous amateurs de bons vins et de bonne chair.
    Donc en fait, on peut surtout constater que même en rééditant ses poèmes on parle surtout de ses illustres contemporains. Quelle injustice. Comme si après ma gloire promise on disait : Emery, ce gigantesque comédien qui connaissait bien le président de commune, le propriétaire de la Villa Bardibury et notre vénéré curé.

    M'enfin voilà. Je m'étale et me déballe pour finalement juste habiller un peu mon intention de vous inviter à festoyer ce samedi prochain 29 août à 18h à la salle de gym de Flanthey. C'est gratuit et il y aura aussi Noël Cordonier, un spécialiste en la matière qui vous dira tout ce que j'ai omis avec une autorité qui expiera toute la dérision de ce post.

    La reproduction en médaillon est donc d'Albert Muret lui-même. Et c'est la colline de Lens. Pas encore affublée de son Christ roi qui se donne à voir aujourd'hui des lieux à la ronde et qu'on remplacera bientôt par mon effigie de nouveau messie.


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  • Les masques ressortent de leurs cartons après une année de repos. Peer Gynt fait une virée direction Valais. A Verbier plus précisément. Et à la Chaux très exactement pour ce que l'Office du Tourisme appelle la fête des familles. Il y aura surtout Henri Dès. Enfin c'est eux qui le disent. Moi en lisant leur programme je trouve qu'il y aura surtout nous puisqu'apparemment Henri Dès sera gratuit et que nous coûterons 60.- tout compris.

    A ce prix-là, il est bien clair que les stars c'est nous !

    Mais la politique des prix en station procède d'une logique qui m'échappe. Je me souviens d'une vitrine à Crans-Montana qui se vantait de vendre les pulls les plus chers du monde. Je crois que la boutique n'a jamais liquidé son stock avec autant de facilité. La clientèle de Verbier est peut-être programmée de même façon. J'espère seulement que cette clientèle compte un pourcentage de francophones assez honorable pour mieux que parcemener les gradins du chapiteau. De toute façon, cela ne me regarde pas.

    Ce qui me regarde c'est le jeu. Et jouer une pièce nordique à 2200m d'altitude est d'une intégration on ne peut plus réjouissante. La pièce d'Ibsen est un vrai petit chef d'oeuvre et la mise en scène de Thierry une réelle merveille d'astuces. Je renvoie ceux que cela intéresserait à la revue de presse des Artpenteurs.

    J'avais déjà parlé de la création en son temps mais voici juste quelques mots sur cette photo puisqu'elle a été prise bien avant l'aspect définitif de la scène. Le masque de Peer est terminé mais celui de Solveig encore en fabrication. Les personnages sont en cours de recherche et je trouve que ça se sent. J'aime bien les photos des processus. On y trouve une autre suspension que lors des représentations.


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  • On n'écrit plus beaucoup mais on joue sans cesse. Alors laissez-vous embarquer par ce rythme le temps d'une représentation. Histoire que ce blog délaissé vous serve encore à quelque chose.

    Le petit mot de la metteure en scène :

    Maître d'armes en hypocrisie, Tartuffe séduit. Désirs silencieux, pieux mensonges, un feu d'artifices de sentiments feints, des affaires de coeur... des affaires ! Scandale ? Dans cette histoire, on est aveuglé, on veut sauver la face. Et sa peau.
    Sous chapiteau, les acteurs jouent sans faux semblants, à vue d'oeil, à portée de main, le visage nu et la tête sous une perruque ! Musique et rap, poésie en vers, courses effrénées, farces et complicités seront de la partie...
    Car finalement la comédie est au théâtre ce que le coeur est à l'amour.

    Et hop les dates et les lieux :

    Saint-Barthélémy, au pied de son Château le samedi 30 mai à 20h.

    Aubonne, les jeudi 4 et vendredi 5 juin à 20h.

    Le Sentier, Place de Gymnastique du Sentier, vendredi 12 et samedi 13 juin à 20h.

    Vevey, Place Scanavin, du mercredi 17 au dimanche 21 juin à 20h sauf dimanche à 17h30.

    Payerne, Verger du Collège Derrière la Tour, vendredi 26 juin à 20h.

    Yverdon-les-Bains, Jardin du Théâtre Benno Besson, du mercredi 1er au samedi 4 juillet à 20h.

    Lausanne, Esplanade de Montbenon, du 2 au 20 septembre, ma-me-je à 19h, ve-sa à 20h, di à 17h

    Moudon, vendredi 25 et samedi 26 septembre à 20h.

     


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  • L'implacable équation des générations perdues

    De la porte entrebâillée, une lame de lumière tranche la pénombre de la scène. Comme une blessure dans la nuit, à l'image des coeurs : ceux d'une mère et de son fils, bousillés par un fait divers en forme de destin. Derrière cette porte, on entend le corps d'un père suicidaire se dessiner à travers les sanglots des survivants. Survivre à l'arithmétique du temps, à la soustraction de la perte. Division familiale esquisse sans concession les liens du sang disloqués par la mort, la culpabilité, la rouille qui gangrène les ports d'attache fraternels ou filiaux.

    Un texte hypnotique, entre douleur et ironie, dont les vers libres, écrits sans ponctuation, jouent avec la répétition des mots. Comme un écho aux ruminations obsessionnelles des personnages, à leurs pensées-tourbillon qui donnent le vertige, turbulences qui s'entrechoquent, échauffent les esprits et carbonisent les relations. "Pardon", répètent-ils sans cesse, comme une formule incantatoire qui se serait vidée de son sens, et dont l'essence première ne cesse de s'évaporer davantage à force d'être évoquée. Car à travers la mort du père, c'est tout une mécanique de communication qui se grippe ; qui saura prendre la tête de la meute ? Cette mère effondrée sur elle-même, dont le masque de regrets se fige au fil des éternelles habitudes, ou ce fils cadet toxicomane, suffisamment affaibli et effaré pour distribuer des "Je t'aime" que personne ne saura entendre ? Sûrement pas. Reste le fils aîné, miroir inversé du cadet, qui se plaît dans les ivresses de l'ascension sociale plutôt que dans celles d'un shoot d'héroïne.

    Dans ce décor noir et blanc de nuit et de pénombre, la mort agit comme un révélateur ; au sol, un cadre de néon définit les limites de ce cliché bouleversé. Dans cette intimité froide et désolée, le quotidien s'affiche dans son plus simple appareil, une table, quatre chaises pour meubler le dîner des retrouvailles. Derrière le manque d'appétit, le malaise sourd avec une justesse cinglante. "Ca pue l'étable", lâche la soeur, seul membre du clan qui saura peut-être s'émanciper de sa destinée gluante, au prix d'une douloureuse distanciation.

    Le dédain, unique échappatoire face à l'emprise dysfonctionnelle des siens ? La noirceur du trait, son incapacité (ou est-ce une volonté ?) à ciseler la moindre lueur d'espoir, verse parfois sur la pente de l'ennui. Mais les acteurs, tous à fleur de verbe, irisent suffisamment le texte pour soutenir ses basculements vers l'absurde, le surréaliste, la folie. Après tout, la mère et le fils aîné finiront en chemise d'hôpital sous les néons cliniques d'un asile psychiatrique. Et resteront jusqu'au bout des personnages sans nom, individualités à jamais prisonnnières de l'amère toile familiale.

    Jonas Pulver


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