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Par libou1 le 29 Mars 2007 à 14:48En me promenant de ci de là de blog en blog, me béatant d'admiration pour les ingénieuses trouvailles esthétiques censées donner du "je" à son blog, me suis décidé de ne rien en faire. De ne pas céder à la pression ambiante qui consiste à nous illusionner quant à la liberté que nous accordent les sélections et modifications de mise en page à disposition. Ce n'est pas que les possibilités proposées sont insuffisantes à ma débordante imagination mais plutôt que cette large palette m'écœurerait et surtout ne me définirait pas. D'une part quoi qu'on fasse on reste toujours soumis au carcan qui nous accueille. On peut bien faire preuve de la plus légitime (sans doute) envie d'être inimitable, il est impossible de s'émanciper du cadre qui nous héberge, aussi large soit-il. D'autre part ce serait céder au diktat des technocrates (dont j'admire le travail soit dit en passant) mais qui nous détermine (le diktat donc) bien plus que nous pensons et ne pourrons jamais le déterminer. Nous pouvons nous leurrer à croire qu'en maîtrisant cet outil nous gagnons en indépendance mais en fait nous nous configurons à un univers qui nous est imposé. Déjà je blogue, c'est bien assez. Peut-être argumenterez-vous que l'adaptation est un facteur essentiel de l'intelligence. Je conçois que cela puisse être vrai dans la mesure où elle est nécessaire à assurer la survie de l'espèce. Mais comme sa motivation est naturelle et vitale il faudrait prendre garde à ce qu'elle ne devienne pas habituelle. Nous y perdrions notre identité. Et combien sommes-nous à nous égarer dans le politiquement correct ? La dictature du nombre ? Donc je dis non ! Mon blog ne subira pas la moindre modification de couleur ni de forme. Ce serait me fourvoyer quant à la vertu première que je lui destinais : écrire. Et ne venez pas me dire que je cède à ma paresse. Même si c'est vrai. Car je vous répondrai qu'une absence de forme exige un surcroit de fond. Et j'ai toujours eu peur de manquer d'air.
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Par libou1 le 27 Mars 2007 à 00:42
Y a des fois où on se sent tout vide. Où qu'on n'est pas heureux ni malheureux comme qui dirait Arno. Où qu'on est là parce que ma foi on est vivant de corps et que par la force de l'être au monde il faut bien qu'on soit quelque part et qu'après tout c'est pas pire qu'ailleurs. C'est même mieux qu'on se dit. Puisque cet ailleurs on n'a même pas la force de s'l'imaginer. Puisque dans le ventre à l'intérieur on a faim que de ce qu'on ne peut avaler. Qu'on a putain de la chance caca crotte bique chier merde. Qu'on se dit.
Y a des fois où on se demande où que c'est passé tout ce qui fait qu'on est là. Et on regarde ses mains avec toutes ces lignes qui courent dans tous les sens et qui se croisent tout plein tout le temps. Et ça fait sourire une main avec ses doigts au bout. Ca bouge quand on veut comme on veut. Et on se redit que c'est trop dingue d'avoir une veine pareille. Tudieu. Des doigts des mains des lignes une veine. C'est trop de la balle. Qu'on se dit.
Y a des fois où on se dit qu'on a plein de demains et que c'est trop le délire d'avoir tant de demains. D'en avoir plein les poches à sortir comme ça dans un sourire une grimace un désir. De dire youhou la vie regarde-moi tous ces demains à ne plus savoir qu'enfer et de partir sur la route des happy end prêt à exploser de toutes ces larmes qui nous noient de l'intérieur. Avec un soleil couchant. Au bout. Et c'est beau. Qu'on se dit.
Et pourtant on reste. Debout.
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Par libou1 le 24 Mars 2007 à 16:51
Dernièrement une amie que je vois peu mais que j'estime beaucoup a été surprise que je fasse une différence entre l'amour propre et l'estime de soi :
Ouais énorme différence. - J'ai répondu. -
Pour moi l'amour propre freine et l'estime de soi stimule. En agissant par amour propre on croit donner mais on prend (ce qui a dû être mon système de fonctionnement la majeure partie du temps, et le sera encore j'en ai bien peur) alors qu'avec une vraie estime de soi on n'a plus besoin de recevoir (ni de donner d'ailleurs) ce qui fait que quand il a lieu le don devient authentique. Du moins c'est ce que je pense.
En fait j'irai encore plus loin et dirai que l'estime de soi et l'amour propre s'opposent et même davantage, ils s'excluent. L'amour propre croît au détriment de l'estime de soi - et inversement - et comme l'amour propre est insatiable, en pensant nourrir notre estime de soi mais poussés par notre amour propre nous ne faisons que tenter de rassasier ce dernier. En vain bien entendu. L'amour propre a besoin de gratifications permanentes.
L'amour propre rend dépendant.
L'estime de soi libère.
Maintenant le tout est de savoir lequel des deux nous pousse à agir... Quelle est l'impulsion secrète de nos actes ? Et pire : de nos aspirations et de nos rêves ? Sauver le monde est-il toujours plus noble que le bête désir de s'enrichir ? Et écrire ? On écrit pour soi ou pour les autres ? Parce que ça nous nourrit en soi ou parce qu'on espère que le miroir des autres nous apportera quelque périssable manne ?Voilà... J'avais envie de proposer la réflexion qui a précédé au plus grand nombre mais je ne sais pas si c'est l'amour propre ou l'estime de soi qui m'a déterminé. ??
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Par libou1 le 19 Mars 2007 à 00:56
C'est quand un ami nous le dit qu'on prend conscience de toute l'étendue de son désarroi émotionnel. Soi-même on a beau se convaincre que vu les circonstances ça va plutôt bien, qu'on gère pas trop mal le boxon généralisé de sa propre existence... Mais quand un ami nous dit : "Ouais... et bien toi tu vas pas bien..." Et qu'on se le prend dans la gueule après faramineux efforts pour pas être trop plombant, pour participer à toutes les discussions. Pour être là quoi ! - Et c'est déjà pas mal quand d'une manière globale on ne sait plus où on tape. - Eh bien là, je peux vous dire que d'un coup d'un seul le maigre bouchon qu'on tentait de maintenir tant bien que mal à sa place prend l'eau de tous côtés.
Eh ouais. Il a raison. Ils ont souvent raison les copains d'ailleurs. Le petit bourgeon printannier auquel je m'accroche de toute l'énergie que mon désespoir me permet ne cache pas vraiment les effets que cette récente tornade a laissés sur ma forêt intime, sur ce jardin cultivé tant bien que mal jusque là. La petite lumière d'un mieux espéré n'anéantit pas les murs froids, humides et sombres du tunnel de la débandade.
Je vais garder des femmes garde-côtes le personnage de Lidia, qui malheureuse en ménage (et si on généralise malheureuse tout court) rêve du "degré zéro". Ben ouais, c'est pas bon d'aller trop bien. Au bout d'un moment on s'emmerde. Elle rêve donc de ce degré zéro, de ce point d'où toute pente ne peut que remonter (encore faudrait-il qu'il y ait une pente dans les parages... Tiens ?! Vous avez vu comme on se victimise vite quand on commence ?). Mais cessons de nous égarer et continuons : un degré zéro ne vient pas tout seul, ça trimballe avec soi son lot de ruines qui a de quoi tempérer les désirs les plus brûlants et Lidia en est la preuve. Pourtant on dirait bien qu'on ne peut pas construire sans faire auparavant le ménage.
Personnellement je n'ai pas grand mérite là-dedans ; le degré zéro n'est qu'à 50% de mon ressort : Me serai contenté d'un degré 0,5. Et il en va sans doute ainsi de la majeure partie de l'humanité. Il est rare qu'on s'auto-gifle. Et dans cette majeure partie, il est beaucoup qui comme Lidia se satisfont d'une situation insatisfaisante, rêvant d'un meilleur possible mais incompatible avec la présente situation. Et qui n'entreprendront pourtant jamais rien pour que cela change. C'est d'ailleurs bien souvent le même beaucoup qui ne peut digérer la gifle/cadeau que la vie offre parfois en brisant cette situation piège (vous avez vu comme on se victimise vite quand on commence ?)
Conclusion : Vive le degré zéro ! Et encore davantage celui qu'on assume consciemment !
Mais nondidiou ça fait quand même mal ! Et ça déboussole un max.
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Par libou1 le 15 Mars 2007 à 00:27
Je continue mon initiation aux joies d'internet et c'est le sourire en coin que j'entreprends mon petit mot. Rassurez-vous : sans vile réjouissance quant à un hypothétique contenu mais simplement pour le plaisir de commencer.
Il y a sur la page d'accueil du site qui me tolère différents regroupements : les dernières publications, les blogs les plus commentés... et les plus visités. Je mentirais en disant que j'ai été surpris en découvrant qu'environ sept des dix sites mentionnés concernaient la godriole. Et pas vraiment embarrassée de détours poétiques. Direct au centre de la cible si je puis me permettre. Je mentirais aussi en jouant le pudique effarouché par autant de chair aussi facilement sur mon écran d'ordinateur. J'avais déjà expérimenté le potentiel d'internet quant à cette intrigante thématique. J'ai même cru comprendre que le 80% des sites touchait au corps de ce sujet (ou au sujet de ces corps... à choix). Mais quand même c'est fascinant à quel point cela fascine.
J'ai titré cet article "solitude" mais je ne crois pas que ça ait grand chose à y voir. Cet attrait va creuser plus profond dans notre cerveau. J'imagine dans cette partie que le conscient ne peut comprendre ; dans les profondeurs de nos origines, dans l'ancestrale couche de nos besoins primaires, celle qui se trouve titillée par nos basiques hormones, celle des serial blogueurs (cf le 13 mars).
Néanmoins, j'ai titré cet article "solitude". Et si ce qui précède est digression, je sais où je voulais en venir. Suite à un conseil d'un ami qui y tenait sa page, me suis égaré sur myspace. Découvrais ce site pour la première fois après échos permanents surpris de par notre monde moderne. C'est vrai, il y a aussi les sites de rencontre et surtout les blogs mais cette quête aux amis, et il y en a tant d'"importants" à conquérir m'a parue vertigineuse. Comment augmenter sa côte de popularité dans le vernis de cette société où l'on n'est que quand on est vu (ou lu en ce qui me concerne.). Et plus la personne qui nous voit est en vue, plus notre côte augmente. Ouah ! ça c'est de la solitude. Une bien grosse comme je les aime.
Je suis donc je suis. Mais il faut briser l'oxymore puisqu'il n'y a rien à faire. C'est simple ; juste deux fois le verbe être. (Et je prends note parce que c'est le genre de truc qu'on oublie tout le temps.)
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