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Par libou1 le 18 Janvier 2008 à 22:35
Tes mains source du temps
en éventail sur ce feu ardent des braises qui floconnent vers le plafond
tes mains source des éclats des éclairs
et derrière la vitre ou à l'intérieur des murs
le long le bleu tambourinement des nerfs.
Puis tout s'éclaire tout s'entrouvre :
l'amour en filigrane - y croire ! y croire encore ! -
l'amour relique poussière
squelette doué de mouvement - oh quelle audace ! -
vers le sol ou vers ce ciel de vives mains
en éventail sur ce feu.
L'amour aéroplane
pique du nez pique...
et redresse sa queue sur fond de ruines sur fond
de rien du tout.
Il est temps il est grand temps
de se dépouiller arbre feu !
Source source ! ardente source !
Oh mains plafond de mains
ciel de mains aux paumes offertes en signe de compassion.
Non ! Non ! ne plus regarder : là-haut
fuse un éternel cri
qui nous blesse.Vital Bender
1 commentaire -
Par libou1 le 18 Janvier 2008 à 22:19
Il y a bien des années j'ai participé à un journal de poésie qui s'intitulait l'Ablate.
C'est là que j'ai fait la connaissance physique de Vital Bender. Physique parce que j'avais déjà lu un de ses livres auparavant "Le deuil du hibou". J'avais eu de la peine à pénétrer cet univers alors. Trop avide de fond pour être sensible de forme. Trop intéressé lecteur pour savoir m'intéresser vraiment.
Il vivait alors en solitaire au milieu des vergers de Charrat près de Martigny, écrivant les mois d'hiver et cultivant fruits et légumes les mois d'été quand il ne perfectionnait pas sa dextérité de grimpeur sur quelque falaise environnante.
La dernière fois que je l'ai vu, c'était chez un ami du journal. Il ne paraissait pas investi du plus bel optimisme, nous annonça sa volonté de se retirer des lettres, manifestement usé. Il nous parla de son recueil de poèmes "Demain avant de naître" et de son roman "La sève du temps" qu'il devait pour la première fois publier à compte d'auteur. Il y a laissé ses économies.
Ce n'est qu'à son enterrement que nous nous revîmes tous.
Sans grande illusion j'ai cherché son visage sur google. J'espère que le tatoo-Bender lui fera plaisir. Aussi difficile à trouver dans le monde d'internet que sur papier, j'ai décidé de recopier, ici, petit à petit, son "Demain avant de naître". Je trouve sa poésie si puissante et belle, si profonde et riche, qu'il est franchement con qu'elle soit si peu accessible.
Bonne lecture :
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