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    Qui a raison
    Qui a tort
    De toute façon la mort l'emportera


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  • Une nuit sans moustique ou presque. Le petit hôtel "Lorra" à N'Djili, hôtel 100% congolais avec peu de pannes d'électricité (le propriétaire avait atteint un poste élevé dans la compagnie nationale d'électricité) et avec la plupart du temps de l'eau pour de maigres mais salutaires douches décrassantes.
    Il est 08h30, nous avons fini d'avaler notre petit déjeuner qui se répétera à l'identique ad nauseum de matin en matin (omelette fourrée aux oignons et matières grasses protéinées non identifiées recouverte de papier cellophane - trois tranches de pain de mie avec une portion de "vache qui rit" qui sera remplacée à notre demande par un peu de beurre au bout de trois jours - le thermos d'eau chaude - la portion de nescafé - la portion de lait en poudre - le sucrier - une pomme verte un jour sur deux alternant avec des tranches de papaye qui auront pour effet de déclencher une rumba congolaise endiablée dans les intestins de ma collègue musicienne). Il va sans dire que le petit déjeuner est pris devant l'incontournable télé qui régurgite le cent quarante-septième épisode de "plus belle la vie", feuilleton franchouillard qui se passe à Marseille interprété par des acteurs parisiens sauf un dans des scenarii totalement abracadantesques !! s'ensuivaient alors les deux cent septante-trois et deux cent septante-quatrièmes épisodes de la telenovela brésilienne au titre évocateur et terrifiant de "La belle mère" pour atteindre les sommets du rococombolesque...

    Thierry Crozat

    A suivre...


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  • Evidemment lire Oedipe sur la route quand on va jouer Oedipe n'est pas comme lire La guerre du feu à l'éclairage hallogène confortablement engoncé dans un fauteuil ergonomique au trente troisième étage d'un immeuble grand standing et chauffé. C'est plutôt une nourriture vitale et immédiate pour un lecteur concerné et affamé.
    Outre ce fait particulier qui fit de moi un individu spécialement impliqué (j'ai pu y puiser compréhensions et affirmations, combler des interstices vacants, ouvrir de nouvelles voies) ; outre le fait que c'est à fleur d'âme que je progressais, qu'en tant qu'acteur aborder un tel personnage est déjà en soi en parcours initiatique ; outre tout cela, il n'en demeure pas moins que l'initiation d'Oedipe dans Oedipe sur la route est une initiation large.
    Il a beau s'être crevé les yeux, avoir couché avec sa mère, trimballé un tel fardeau de culpabilité ; l'identification est inévitable. Car c'est de l'Homme dont parle Bauchau, de son combat, de sa quête de sens, de sa responsabilité, de son absolution, de son poids et de sa légèreté, des ses morts et de ses naissances. Il parle d'une lutte honnête et courageuse pour la conscience. Obstinée pour la conscience comme dernière mais absolue valeur.
    De fait cette exigence a été vécue par Bauchau lui-même. Il n'a pas accouché son bouquin en quelques minutes et sous péridurale. C'est un travail de plusieurs années. Même l'écriture n'en est pas fluide. On la sent âpre et hoquetante. Attention je ne prétends pas qu'il écrit mal mais le rythme des mots est heurté. Ce n'est pas une source qui s'écoule mais un tunnel qu'on fore. Avec son lot de racines et pierrailles. Sans pourtant qu'à aucun moment il ne nous perde.
    Mais un mythe qui a survécu à 2500 ans d'histoire ne se traverse pas comme une heure aux bains thermaux. Il faut cravacher.
    Et on en sort grandi.


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  • Et proche et si loin de tout de toi
    proche de ce premier geste tendre
    et si loin de ces côtes...
    Quand le brouillard mangeait nos heures nos désirs nos fragrances bleues.
    Proche de tout de rien
    et si loin de nos façons d'être...
    La nuit et ses corolles indifférentes
    ses longs couloirs de porphyre.
    L'aurore et ses poignards étincelants
    qui tranchaient nos caractères
    et les découpaient en morceaux.
    Et il faudrait encore renaître
    faire à nouveau le tour des êtres et des choses
    pour mieux s'en détacher.
    Il faudrait plonger dans la tourmente
    sans un regard en arrière
    sans un signe à personne...
    Tes yeux !...
    Tu ne les ouvres plus !
    Sous tes paupières !...
    Dors !
    Si proche de la nuit fraternelle...
    Si proche
    du sommeil des pierres...

    Vital Bender


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