• Prêter l'oreille

    Prêter l'oreille aux confidences des saules à mi-chemin entre la rive et l'onde qui remue doucement. Enjamber la barrière et fuir oh fuir cet oeil fixe, ce regard sans paupières mais demain devient rouge et des digues infranchissables continuent de croître un peu partout : si elles pouvaient, si tu pouvais, si nous pouvions éclater (bulles de rire ou de savon...), l'enfance, les tournesols, les clairs de lune qui se composent et se décomposent à souhait sous la surface (des mers, des terres, des lieux dits), les éclaboussures de piments et de fard sur les eaux troubles dans lesquelles plus personne ne se mire, comme si la honte de visages dénaturés... Des corps sans relief errent dans un rayon délimité par des tentures diaphanes à travers lesquelles des mains de vieilles et de succubes se faufilent à la faveur d'apparentes ténèbres.
    Une main se glisse entre les briques du mur et le mur s'allume comme une torche, la torche illumine le ciel, le ciel fait une embardée et s'écroule sur la tête d'un mort qui passait par là et je voudrais oh je voudrais boire à la source de ce poème, m'affaler sur la rocaille et repousser oh repousser la raison jusque dans ses derniers retranchements...

    Vital Bender


  • Commentaires

    1
    Agnès
    Lundi 2 Mars 2009 à 07:49
    Merci..
    Merci, je crois que je suis fan, merci pour ce doux voyage que je fais quand je lis, laisse moi partir encore
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