• Ce soir en rentrant sur la route.

    Nonchalamment posé sur un nonchalant panneau à cet effet prévu. Bêêêrk !

    "Le bonheur ne vient jamais seul..."

    Slogan publicitaire sisisi j'vous jure !

    Pour une assurance parole d'horreur d'honneur.

    De quoi mourir jeune.

    Presque.


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  • Train happé après course sur les chapeaux de roue.

    Rien de plus normal pour un train me direz-vous.

    Peut-être.

    Mais avec une face sud et une nord dans le piolet, j'aurais préféré une petite approche parapentée.

    Quoi qu'il en soit, c'est le coeur tout réjoui que je me rendais aux Osses ce vendredi passé. Davantage pour l'ami que j'allais y retrouver que pour la pièce que j'allais y voir si je dois parler net. D'ailleurs les retrouvailles atteignirent des sommets que même lors de mes varapes précédentes je n'entrevis pas. Mais il serait plus décent de me taire là-dessus car, comme je ne cesse de le répéter, les blogs ne sont pas faits pour parler de soi...  mais pour servir l'information.

    Et il serait peut-être temps que je commence à causer des pièces que je vois avant qu'il ne soit plus temps car je constate que la plupart du temps mes discours s'étendent sur des pièces trépassées. Quoique celle dont je vais parler (un peu) fera sans doute l'objet d'une tournée.

    La nuit de Vassili Triboulet donc. "Vassili est un personnage tiré d'une pièce en un acte de Tchekhov, Le chant du cygne." Un acteur ivre qui se réveille dans un théâtre délaissé et qui découvre la paperasse traînante du discours que Victor Hugo a déclamé devant l'Assemblée nationale en 1848. Pris d'angoisses et poursuivi par ses démons il tente de leur échapper en proclamant le texte. "Au lieu de choisir différents extraits de pièces, comme le propose Tchekhov." 

    Un pur bonheur de constater l'actualité et la pertinence de textes aussi anciens. Une délectation de se laisser baigner par les mots géniaux de ces auteurs d'exception. Un régal de voir Roger Jendly sur scène. Déjà c'est une vraie figure théâtrale et cinématographique. Puis cette liberté... autant dans le phrasé que dans le jeu. Et surtout cet amusement... un enfant maître de la technique. Les pires idioties qu'on n'oserait même pas proposer à un metteur en scène, elles sont là. Roger joue sur le fil, en permanence à cheval entre la facilité et la fragilité. C'est un équilibriste de la scène, un voltigeur du texte, un gamin génial. Il joue. Dans tous les sens du terme.

    Voilà. Si vous avez l'occasion de voir Roger Jendly sur scène. Dans cette production ou dans une autre. N'hésitez pas.


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  • Outre ces montagnes de papier et ces rencontres impromptues, le salon du livre se révéla autrement générateur d'émotions intempestives. Dans le cas particulier qui va se dérouler sous vos yeux, disons qu'elles étaient souhaitées. Du moins par les expérimentateurs du projet. Personnellement m'en serais bien passé...

    L'Université de Genève tenait pavé dans l'aire des publications. Comme vous l'aurez vu en cliquant sur l'un ou l'autre des deux liens précédents, elle proposait un petit test sur les émotions. C'est peut-être regrettable mais je ne l'ai pas tenté ; après tout il est évident que je suis, pour le meilleur comme pour le pire, un hypersensible : si mes émotions n'ont pas forcément déterminé mes choix, elles en ont chaque fois été à l'origine. Par contre un écran visible de tous projetait en continu des images violentes censées provoquer des réactions émotives. Il y avait notamment une vidéo de happy slamming mettant en scène une adolescente se faisant démonter la face par une joyeuse camarade. Je crois que la violence résidait surtout dans la durée de l'action et l'acharnement qu'y mettait la slammeuse alors que la première était déjà à terre. Ce qui contribuait sans doute aussi à cette montée d'adrénaline était l'immobilisme de ces jambes qui entouraient l'action. Il m'avait semblé qu'une éternité s'était écoulée avant qu'une personne ne fût intervenue. Les autres vidéos n'eurent pas le même impact. Les acteurs des rixes suivantes paraissaient de forces plus égales ou les images étaient plus conformes à ce que les télés nous balancent à longueur des flashs d'info.

    Je crains dès lors que la raison du succès de ces passages à tabac réside justement dans cet aspect inquiétant. Il y a une telle banalisation de l'image, de la violence imagée qu'il est de plus en plus difficile de susciter des émotions. Ces happy slamming parviennent encore à soulever quelques vagues dans cette mer d'indifférence. A pallier quelque peu ce défaut d'existence. A soulever un pur sentiment d'injustice. (En ce qui me concerne.)

    Comment notre occident embourgeoisé a pu en arriver là ? Le culte de la réussite ? Le conformisme de la légalité ? L'anesthésie des émotions issue de cette surabondance d'images ? L'ennui généralisé ? En tout cas je me réjouis de lire les résultats des recherches sur tout ça. Car il paraît bien que nous sommes tous des malades des émotions et que nous le manifestons au travers de nos dépendances. Avais compulsé en son temps un numéro spécial de Sciences & Vie (n°232) sur la question. Très intéressant. 

    Comme vous avez pu le saisir, cette tentative de face nord avait déjà mis en place les difficiles conditions qui furent mon lot sur la paroi sud.


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  •  

    Vendredi. Errance dans les allées aux murs de papier du salon du livre de Genève. Auteurs, titres, volumes, quatrièmes de couverture... jusqu'à la nausée.

    Gens en piquets de slalom. Gosses en slalomeurs fous.

    Vendredi. Jambes déjà en bâtons de ski, yeux au brouillard quand le bleu glace de l'enfant bleu de Bauchau m'attire dans la béance de sa crevasse. Je le regarde sans le toucher ce dernier livre reçu en guise d'épitaphe amoureuse. L'inévitable visage le l'être aimé dans les brumes de la mémoire et les boyaux stalagmites. "Eh bien c'est pas demain la veille que pourrai lire ce bouquin..." Que me dis. M'extrais tant bien que mal à coups de piolets d'une hypothermie annoncée, quand de derrière cette étagère aux prises rares, et comme sorti du livre lui-même : le visage de l'être aimé. En vrai, l'haleine chaude des oasis au bout du sourire et le petit tonneau des remonte-coeurs autour du cou.

    Hallucination réelle. Stupeur de l'archéologue qui aurait découvert Otzi. Articulations en flocons de neige. Et en même temps l'espoir de ces sommets enneigés loin de tout. Loin surtout de cet endroit aux métaphores alpines mais sans eau.

    Vendredi. Avalanche de poudreuse de plein fouet jusqu'au fond des narines. Jusqu'au cerveau. Jusqu'aux ventricules.

    Mains qui se serrent. Yeux-yeux. Proche-loin au dedans. Puis au dehors ces sentiers qu'il faut continuer d'arpenter mais séparés désormais.  

    Vendredi. Rendu à moi-même. Le coeur trop gros pour ma poitrine... et Richard Desjardins en amplitude.


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  • A quoi bon évincer Le Pen au premier tour si c'est pour quand même retrouver la même conclusion que lors des précédentes élections ??!?!!

     


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