• C'est quand un ami nous le dit qu'on prend conscience de toute l'étendue de son désarroi émotionnel. Soi-même on a beau se convaincre que vu les circonstances ça va plutôt bien, qu'on gère pas trop mal le boxon généralisé de sa propre existence... Mais quand un ami nous dit : "Ouais... et bien toi tu vas pas bien..." Et qu'on se le prend dans la gueule après faramineux efforts pour pas être trop plombant, pour participer à toutes les discussions. Pour être là quoi ! - Et c'est déjà pas mal quand d'une manière globale on ne sait plus où on tape. - Eh bien là, je peux vous dire que d'un coup d'un seul le maigre bouchon qu'on tentait de maintenir tant bien que mal à sa place prend l'eau de tous côtés. 

    Eh ouais. Il a raison. Ils ont souvent raison les copains d'ailleurs. Le petit bourgeon printannier auquel je m'accroche de toute l'énergie que mon désespoir me permet ne cache pas vraiment les effets que cette récente tornade a laissés sur ma forêt intime, sur ce jardin cultivé tant bien que mal jusque là. La petite lumière d'un mieux espéré n'anéantit pas les murs froids, humides et sombres du tunnel de la débandade.

    Je vais garder des femmes garde-côtes le personnage de Lidia, qui malheureuse en ménage (et si on généralise malheureuse tout court) rêve du "degré zéro". Ben ouais, c'est pas bon d'aller trop bien. Au bout d'un moment on s'emmerde. Elle rêve donc de ce degré zéro, de ce point d'où toute pente ne peut que remonter (encore faudrait-il qu'il y ait une pente dans les parages... Tiens ?! Vous avez vu comme on se victimise vite quand on commence ?). Mais cessons de nous égarer et continuons : un degré zéro ne vient pas tout seul, ça trimballe avec soi son lot de ruines qui a de quoi tempérer les désirs les plus brûlants et Lidia en est la preuve. Pourtant on dirait bien qu'on ne peut pas construire sans faire auparavant le ménage.

    Personnellement je n'ai pas grand mérite là-dedans ; le degré zéro n'est qu'à 50% de mon ressort : Me serai contenté d'un degré 0,5. Et il en va sans doute ainsi de la majeure partie de l'humanité. Il est rare qu'on s'auto-gifle. Et dans cette majeure partie, il est beaucoup qui comme Lidia se satisfont d'une situation insatisfaisante, rêvant d'un meilleur possible mais incompatible avec la présente situation. Et qui n'entreprendront pourtant jamais rien pour que cela change. C'est d'ailleurs bien souvent le même beaucoup qui ne peut digérer la gifle/cadeau que la vie offre parfois en brisant cette situation piège (vous avez vu comme on se victimise vite quand on commence ?)

    Conclusion : Vive le degré zéro ! Et encore davantage celui qu'on assume consciemment !

    Mais nondidiou ça fait quand même mal ! Et ça déboussole un max.


    1 commentaire
  • Viens de passer une heure sur sous les yeux des femmes garde-côtes pour perdre une fois de plus mon texte. (Pourtant je l'avais copié !!!) Du coup ça me refroidit un peu l'ardeur. Surtout que comme la pièce est juste finie dêtre montée et que j'en suis le metteur en scène, c'est pas facile d'en parler de manière objective. (Didiou si suis fâché !) Décide donc de parler de la peau d'Elisa de Carole Fréchette. Y avais joué les personnages masculins il y a quelques années. En fait c'est sensé être un monologue à la base. Il y a bien un jeune homme mais son rôle est de passer sur scène de temps en temps. Nous on avait découpé tout ça pour deux femmes et un homme.

    C'est une femme qui parle d'amour. Elle en parle avec ferveur parce que sinon son coeur se recouvre de couches et de couches de peau. Sa peau se superpose de plis et boursouflures adipeux successifs. Les histoires sont souvent touchantes et les personnages, bien que décrits ouvrent sur des mondes à compléter. Ils sont suggérés dans leurs attitudes mais donnent envie d'être connus. Je me souviens d'un de ceux-ci. Il n'avait pas de nom, c'était le petit mec d'Anna :

    Timide, réservé, diaphane, difforme comme un adolescent qui tout à coup n'aurait plus osé grandir. Et effectivement il n'ose pas grandir. La vie des adultes lui fait peur : Les responsabilités derrière lesquelles on se cache ; le polissage systématique de ses masques d'apparat ; notre nature que l'on muselle et nos frustrations que l'on élude et qui tout au fond, en latence, pourrissent et grignotent l'âme avant de rejaillir en monstrueuses perversions. Cependant il veut exister mais ne sait comment s'y prendre parce qu'il caresse au fond de lui des rêves de gloire et de reconnaissance éternelles qu'il craint de décevoir. Alors il n'ose pas se lancer tout seul vers il ne sait trop quoi d'ailleurs, et qui ne serait en somme que la revanche contre un anonymat trop insupportable, une exclusion des paradis des papiers glacés. Il s'abonne ainsi à une intolérance de gauche contre l'intolérable de droite. Il vacille entre un monde à changer et une volonté d'y briller.

    Un petit Napoléon Bonaparte qui aura la chance de croiser Anna, la Marie éternelle qui en trouant son bas ventre comblera le vide ombilical de l'abandon au monde.

     

    Voilà. Colère passée. On parlera peut-être de "Sous les yeux des femmes garde-côtes" une autre fois.

    Si jamais ça se passe à St-Maurice, au Roxy les vendredis et samedis jusqu'à la fin du mois. Sauf un dimanche : celui-ci 18 mars.

     

    p.s. Cette fois-ci je l'ai mieux sauvé. Parce qu'à nouveau on m'a sorti le con de petit mot qui efface tout ton travail : "Vous n'êtes pas identifié" (Je sens que ça remonte là !)

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    2 commentaires
  • Je continue mon initiation aux joies d'internet et c'est le sourire en coin que j'entreprends mon petit mot. Rassurez-vous : sans vile réjouissance quant à un hypothétique contenu mais simplement pour le plaisir de commencer.

    Il y a sur la page d'accueil du site qui me tolère différents regroupements : les dernières publications, les blogs les plus commentés... et les plus visités. Je mentirais en disant que j'ai été surpris en découvrant qu'environ sept des dix sites mentionnés concernaient la godriole. Et pas vraiment embarrassée de détours poétiques. Direct au centre de la cible si je puis me permettre. Je mentirais aussi en jouant le pudique effarouché par autant de chair aussi facilement sur mon écran d'ordinateur. J'avais déjà expérimenté le potentiel d'internet quant à cette intrigante thématique. J'ai même cru comprendre que le 80% des sites touchait au corps de ce sujet (ou au sujet de ces corps... à choix). Mais quand même c'est fascinant à quel point cela fascine.

    J'ai titré cet article "solitude" mais je ne crois pas que ça ait grand chose à y voir. Cet attrait va creuser plus profond dans notre cerveau. J'imagine dans cette partie que le conscient ne peut comprendre ; dans les profondeurs de nos origines, dans l'ancestrale couche de nos besoins primaires, celle qui se trouve titillée par nos basiques hormones, celle des serial blogueurs (cf le 13 mars).

    Néanmoins, j'ai titré cet article "solitude". Et si ce qui précède est digression, je sais où je voulais en venir. Suite à un conseil d'un ami qui y tenait sa page, me suis égaré sur myspace. Découvrais ce site pour la première fois après échos permanents surpris de par notre monde moderne. C'est vrai, il y a aussi les sites de rencontre et surtout les blogs mais cette quête aux amis, et il y en a tant d'"importants" à conquérir m'a parue vertigineuse. Comment augmenter sa côte de popularité dans le vernis de cette société où l'on n'est que quand on est vu (ou lu en ce qui me concerne.). Et plus la personne qui nous voit est en vue, plus notre côte augmente. Ouah ! ça c'est de la solitude. Une bien grosse comme je les aime.

    Je suis donc je suis. Mais il faut briser l'oxymore puisqu'il n'y a rien à faire. C'est simple ; juste deux fois le verbe être. (Et je prends note parce que c'est le genre de truc qu'on oublie tout le temps.)


    votre commentaire
  • Je blogue donc je suis.

    C'est amusant. On me l'a dit peu après mon texte précédent, celui dans lequel je parlais de narcissisme. Et ne peux m'empêcher d'y repenser suite à mon avachissement devant cette émission sur les tueurs en série. Je crois bien que c'était sur M6.

    Ce qui caractérise les tueurs en série, ou en tout cas, ce qui les rassemble serait l'opacité de leur ego. Inutile d'ergoter ici sur les possibles raisons de cet enfermement intérieur, ça prendrait trop de temps et ne servirait pas à mon équation. Et comme ; en tant que blogueur, comédien et écrivain, je suis par essence égotiste ; j'arrangerai les faits au service de ma démonstration.

    Le tueur en série, tout comme le blogueur passe à l'acte pour pouvoir satisfaire un ego surdimensionné. Le blogueur, tout comme le tueur en série cherche, outre le plaisir de l'acte en soi, une confrontation à l'Autre (Je le majuscule dans le sens où cet Autre reste indéfini.). Dans le cas du tueur en série, son estime de soi s'en voit valorisée par l'ampleur de l'émotion qu'il peut susciter tout comme le nombre de visites affiché au compteur d'un blog réjouira de façon proportionnelle l'humeur du blogueur. De plus, comme...

    je blogue pour mieux (ou plus) être,

    je constate que la plupart des blogs sont anonymes ou dissimulent l'identité de leur détenteur. Tout comme le tueur en série a tout intérêt à rester anonyme le plus longtemps possible s'il veut avoir une chance de mériter son titre...

    D'où : Je blogue donc je suis... un tueur en série... qui du coup ne s'ignore plus... et qui du coup n'ignore plus non plus que le million d'autres blogueurs l'est forcément aussi... et qui du coup sur coup regrette sa délibérée intention d'avoir livré sa vraie identité. Je comprends maintenant : la plupart sont bien plus pervers que moi qui pensais que c'était la moindre des choses que d'assumer ses nom et prénoms quand on voulait assumer ses réflexions au point de désirer les publier. Mais du coup par coup et réflexion faite... j'ai peur.................................... de MOI !


    4 commentaires
  • Ca fait quatre jours que j'essaie de publier un texte sur ce fichu blog, sans succès. Suis décidément une calamité qui s'empêtre sur la toile du net avec plus de pathétisme qu'une mouche sur celle de l'araignée. Il est vrai que je n'ai jamais été très porté sur la chose et cette fâcheuse tendance à ne jamais trouver ce que je cherche, ou en tout cas à ne jamais le trouver satisfaisant, n'est pas pour m'encourager. Et à chaque fois, les heures qui s'ensablent sans l'apport du moindre résultat ont la sinistre conséquence de m'angoisser avec comme baromètre ces intempestives et incontrôlées agitations de mes membres inférieurs.

    De plus depuis que j'ai décidé que le faciès somme toute assez familier que je retrouve chaque matin dans le miroir ne porte plus tout à fait les mêmes intentions viables qu'il y a peu, j'estime avoir tout plein de choses passionnantes à accomplir. C'est vrai, j'ignore tout autant la nature de ces choses que leur aboutissement mais je m'arrange pour croire qu'elles s'en trouvent différées contre ma volonté. <?xml:namespace prefix = v ns = "urn:schemas-microsoft-com:vml" /><v:shapetype id=_x0000_t75 stroked="f" filled="f" path="m@4@5l@4@11@9@11@9@5xe" o:preferrelative="t" o:spt="75" coordsize="21600,21600"><v:stroke joinstyle="miter"></v:stroke><v:formulas><v:f eqn="if lineDrawn pixelLineWidth 0"></v:f><v:f eqn="sum @0 1 0"></v:f><v:f eqn="sum 0 0 @1"></v:f><v:f eqn="prod @2 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @0 0 1"></v:f><v:f eqn="prod @6 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="sum @8 21600 0"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @10 21600 0"></v:f></v:formulas><v:path o:connecttype="rect" gradientshapeok="t" o:extrusionok="f"></v:path><?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:lock aspectratio="t" v:ext="edit"></o:lock></v:shapetype> (Tiens, j'ai réussi à faire un truc...)

    D'après ce que j'ai pu constater (càd d'après vraiment pas grand chose), toute personne s'intéressant aux blogs est blogueuse elle-même. Quoique je suis bien conscient d'abuser complètement de l'usage de mon cas. C'est donc une opération tout autant narcissique que celle de tenir son propre blog. Ce qui ne me déplaît pas non plus, car au moins les choses sont avouées : même sous prétexte de s'ouvrir aux autres, on ne lira et n'écrira toujours que de soi. Elargissant son ego de cet autre nous-même. Peut-être.

    Bref tout ceci quand je ne voulais que me plaindre de ne pas savoir comment insérer des liens, ni savoir ce qu'est un blogroll, un html et le 3/4 des outils à ma disposition ici. De plus il faut que je trouve un moyen de copier ce texte avant de le perdre comme les précédents sinon je crois bien que je vais devoir crier très fort. Allez !


    3 commentaires