• Vitus

    Ça faisait bon temps que n'avais plus pu me débloquer de soirée cinéma. Vitus, film suisse était la bonne occas pour renouer avec le principe. Rien de tel qu'un peu de patriotisme pour se rassurer dans les grands moments de solitude.

    L'histoire est plaisante. Ça verse parfois dans le sentimentalisme graisseux mais heureusement sans excès. Étant donné la thématique on aurait pu faire bien pire. Le scénario accroche tout du long et nous réserve son lot de revirements inattendus. C'est bien interprété dans son ensemble. J'ai eu parfois de la peine avec le Vitus pré pubère mais ai pu m'en accommoder sans trop de violence.

    Par contre ai eu plus de difficulté à m'identifier au personnage de Vitus, à le trouver sympathique, à percevoir sa détresse. Ai constaté qu'il était plus délicat de se reconnaître en une figure humaine déshumanisée plutôt qu'en une figure non humaine humanisée. Je m'explique. Il y a grand nombre de films mettant en scène des monstres (la belle et la bête, le silence des agneaux, ou même spiderman tiens...) et il est plus évident d'appréhender quelqu'un par ses imperfections, ses failles, que par son côté lisse. Vitus souffre d'un trop de perfection, immensément doué, profondément bon... et, comme le film le mentionne explicitement, c'est cet excès qui rend sa présence en ce monde "imparfait" rugueuse et difficile. (Jusqu'au moment où il l'utilise à son avantage.) C'est là que le bât blesse, pour moi ce gosse manque de ce relief, de cette épaisseur qui puisse rendre un personnage attachant. Il était trop d'une pièce. Je crois que nous sommes faits de nos contradictions, de cette dualité qui se mesure et s'oppose en permanence. Et finalement c'est ça qui nous rend humain.

    Peut-être que ça ne tenait que de la qualité de l'interprétation mais je ne pense pas. Il doit y avoir une conjugaison entre le jeu et l'écriture. C'est vrai qu'il y a des acteurs qui ouvrent des univers rien qu'en étant là et je pense que ceux-là peuvent se dégager de n'importe quelle écriture et sauver le pire des scénarios. On en a l'exemple dans ce même film avec Bruno Ganz. Il ouvre des mondes, il te file droit où ça touche seulement par la qualité de sa simplicité et de son humilité. Il nous donne qui il est. Et vrai : ça suffit. Moi, il ne me faut rien de plus.


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  • Commentaires

    1
    Mardi 20 Mars 2007 à 19:06
    Coucou
    Hello, mouais, j'ai vu aussi et je trouve pas mal, sauf la tête du gamin quand ila grandit, mais bon...! Et sinon?? La vie est belle non?!! Mercii pour tes cours de théâtre, c'est trop biien!! A bientôt Nono
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