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Psaume VIII
De tout ce qui existe nous sommes les seuls à nous interroger sur l'origine des choses. Les animaux suivent leur instinct ; le plus fort domine et le perdant observe son maître copuler à tours de reins. Servir à la subsistance de ses prédateurs est une chose naturelle à laquelle il faut se soumettre et dont on retarde seulement le plus possible l'échéance. Les planètes suivent leur mouvement, soumises à la logique des lois physiques.
Et là au milieu, l'être humain est tiraillé entre cette présence physique au monde et la conscience de sa prochaine et inéluctable disparition. Est-ce cette capacité d'appréhender notre fin qui nous rend capables de penser Dieu ?
Lesquels ont le plus de chance ? Ceux inertes et chimiques, ceux qui existent parce qu'ils existent ou ceux qui ne peuvent se contenter d'exister sans raison supra-sensorielle ?
Nous pensons mais la première question que nous nous posons c'est pourquoi. Nous n'avons ni n'aurons jamais de réponse concrète et pourtant il faut bien que nous existions pour une raison qui échapperait à la réalité terrestre, que nous concluions tôt ou tard à l'existence d'un Créateur vers qui il nous faille aboutir.
Et c'est à cet instant précis que nous avons le culot de nous imaginer supérieurs aux êtres qui subissent leur état (nous pourrions croire ne pas subir).
Pourtant ceux qui ne pensent pas ne pourront jamais avoir tort.
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