• La femme que j'aime

    La femme que j'aime a les seins plus doux qu'un jet incessant de pétales
    vers le ciel d'automne cramoisi.
    Nous sommes de ce temps-ci (et d'aucun autre) !!!
    J'allume une cigarette en imaginant que ta soeur a des règles plus abondantes qu'un rayon
    sur ses lèvres enfantines.
    Qu'elle me montre son globe lumineux en retroussant sa lèvre.
    Que nous nous aimons sur un tapis roulant.
    Que le réchauffement de la planète
    est dû à notre immunité et à notre insouciance.
    La femme que j'aime a la douceur des roses blanches
    leur tiédeur égratignée.
    Ne me demandez pas s'il est possible
    de survivre à cette intuition.
    Et je ne sais plus si c'est toi l'unique l'ineffable ou si c'est une autre
    si c'est à toi ou à elle ou au monde entier que je m'adresse
    alors que je devrais déchirer cette page !
    je ne sais plus m'émouvoir d'un rien
    d'yeux clairs
    d'yeux fraternels
    qui se cherchent obstinément dans la réalité et peut-être aussi dans le rêve
    quand le volcan s'est réveillé à l'intérieur du sang
    que le corps entier n'est plus qu'une irrésistible secousse.
    Oh ma soeur que j'ai abandonnée à des chimères sans issue
    poursuis ta route avec au fond des yeux l'éclatement la scission
    la désintégration permanente
    et tu n'auras plus jamais froid !
    Tu éclaireras ta propre nuit de tes fumigations diamantées.
    Nous retrouverons-nous nous reconnaîtrons-nous un jour au bout tout au bout de cette route
    au bout de cette comédie ?
    Vois-tu
    je ne m'accorde plus le temps
    de me jeter sur un lit de feuilles
    d'y mourir une heure
    un instant
    afin de renouer avec la saison qui fut tienne.
    Soeur des ombres claires et des bleuissements
    soeur des lunes en éventail sur la mer
    soeur des orques et des récifs coralliens
    soeur des reflets d'épouses dans les flaques d'eau
    soeur des jardins en friche et des feux de broussailles
    soeur des éclaboussures de nuit sur une nappe blanche
    oh ma soeur clouée à ce tronc centenaire
    qui n'a gardé que tes initiales
    qu'une égratignure...

    Vital Bender


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