• L'imaginarium du Dr Parnassus / 2012

    Faudrait comme pour mon précédent cinémoi suffisamment m'étendre sur un premier film pour ainsi éviter d'avoir à parler du second (quoique ça se soit fait par hasard). Je pourrais aussi en rayer un de mon intention. Il n'a jamais été question de causer de tout ce que je vois. Suffisamment de contraintes en ce bas monde pour savoir éluder celles qu'on peut éviter. Mais je trouve intéressant de poser ces deux objets face à face. Tous deux usent à qui mieux mieux des procédés numériques. Le premier pour réinventer un univers, le second pour accroître son réalisme eschatologique. Le premier pour servir un scénario, le second pour le rendre caduque.

    Terry Giliam nous emmène dans une écriture alambiquée, échafaudée selon les procédés du conte mais où tout ne se résout pas de façon aussi linéaire. Les pistes se brouillent au fil du récit. Et il met à mal les rassurantes classifications hollywoodiennes : d'un côté les gentils et de l'autre les autres. Il fissure tant et si bien les apparences qu'il ne reste rien de bien ragoûtant au niveau des motivations des protagonistes. Chacun semble bien être le résultat de sa volonté, de son ambition ou de son passé. La liberté ne resterait que dans sa capacité à gagner son indépendance. Un soupçon d'innocence me paraît résister chez le jeune apprenti du Docteur, sincèrement épris de sa fille. Au final le récit est dense et multidimensionnel, tout imprégné de cette folie caractéristique du réalisateur.

    Si Terry Giliam peut parfois rendre sa musique un peu surchargée, Roland Emmerich par contre, ne joue que de deux cordes de tout son instrument. La sensationnelle et la sensible. Et s'il maîtrise la sensationnelle nous enfonçant indolents dans nos fauteuils où tous ces effets visuels nous écoeurent jusqu'aux baillements, la sensible est d'un quitch insupportable. J'ai ri à chaque effusion pour être aussitôt saisi de gêne vis à vis des comédiens. Comment jouer ça sans être risible ? Comment ne pas être minuscule, autant dans son jeu que dans sa condition d'être humain devant cette masse d'événements extrêmes. Seul le journaliste indépendant a une attitude tragique vraisemblable (en versant dans la folie). Impossible de gagner un oscar dans un film catastrophe. A moins peut-être d'être un génie. Tout juste possible de sauver sa peau (de comédien j'entends).


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :