• Jour IV (1)

    Je viens de comprendre que si on marche tôt en montagne c'est surtout parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. Il fait trop froid.
    C'est presqu'à la course que j'ai entamé ma course et comme toute la montée est dans l'ombre j'ai même eu peine à transpirer. Je voulais contourner le Rothorn et le prendre par l'arête nord depuis le glacier du Lämmer. Par endroits elle ne fait guère plus de cinq mètres de haut. Je les pensais aisément franchissables.
    C'était sans tenir compte de la friabilité de la roche de ce côté-ci. La montagne tombe en miettes. Les quatre mille de la rive gauche du Rhône offrent une fierté stable. Les reliefs de la rive droite me font penser à la peau d'un vieil éléphant. Ce qui leur confère une beauté très étrange, presque lunaire ; enfin selon l'idée que je me fais de la lune.
    Donc c'est bien mal pris que se trouva pris celui qui croyait prendre. Tout s'effritait. Et sous la roche, le glacier formait un joli toboggan d'une centaine de mètres. Il aurait amorti ma chute et j'aurais eu de la peine à en mourir mais je me serais sans aucun doute trouvé bien amoché. Et sans téléphone car je l'avais laissé sous tente pour être certain de le retrouver au moment du devoir filial (c'est pas vrai, je l'avais sur moi mais trouvais l'anecdote amusante).
    L'avantage avec une roche friable c'est qu'on peut y tailler des marches. Ca prend du temps mais je peine à renoncer.
    Le point de vue en valut la peine. Le plateau du Rothorn ouvre sur tout le glacier de la Plaine morte. Et comme par rapport aux classiques réputés, cette partie est très peu fréquentée j'y ai goûté en solitaire.


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