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C.F. Ramuz : Jean-Luc persécuté
Mon périple ramuzien continue avec son troisième roman.
Il se présente plutôt sous forme de nouvelle. De par sa chronologie respectée et aussi de par l'homogénéité de sa thématique. Dans Jean-Luc persécuté il n'est question que de Jean-Luc.
Mais pour moi c'est surtout son premier récit ayant le Valais pour décor. Et pas n'importe lequel. Puisque Jean-Luc a sa maison à Lens, ma commune d'origine.
Étonnamment ce ne sont point mes mémoires réelles qui servirent de décor mais celles des images sépia de l'époque. Il y avait trop de goudron et de crépi dans ma mémoire pour qu'elle ne fût point anachronique. Mais si mes images sont brunies et marquées d'empreintes multiples et inconnues ça reste néanmoins un voyage généalogique, une investigation darwinienne.
Son récit est époustouflant d'efficacité. Et toujours cette impardonnable façon de nous conter une tragédie avec la légèreté qu'on emploierait à décrire l'avènement du printemps. Avec ces mots d'une simplicité si déroutante qu'ils nous prennent droit aux tripes. Ramuz sait s'adresser à ce petit enfant qui est en nous. C'est lui qu'il va caresser et mordre. Mais toujours avec la tendresse et le détachement des choses ordinaires. Puisque finalement en parlant d'un aspect de la vie, on ne fait non plus rien d'autre que de parler de la vie.
Tags : ramuz, Jean-Luc persécuté
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