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Dans l'assiette de ma mère (1)
La nourriture est une expression très étrange et non des moindres dans la relation mère-enfant. Et qui se construit jour après jour, patiemment, au fil des années. Pierre après pierre. Pour prendre ces aspects de forteresse intouchable, imprenable, pouvant abriter quelque prince charmant.
Et sans doute occupe-t-elle une place tout aussi abstraite et brumeuse que celles des contes séculaires dans les méandres de notre inconscient. Parce qu'elle va chercher très loin ses fondations. Dans ces instants insouciants bercés aux vagues placentaires où déjà par le lien ombilical la mère officiait à sa tâche alimentaire.
Dans la phase d'émancipation adolescente, c'est d'ailleurs l'aspect qui souvent reste intouché le plus longtemps. Du moins chez les garçons. On se bat pour sortir plus tard, avec qui on veut, habillé comme on veut... Mais durant toutes ces crises libertaires nous mangeons toujours les plats de maman. Annulant ainsi nos efforts d'indépendance en garantissant à la mère, à défaut des insignifiants pets externes, sa mainmise sur le cycle interne et intime. La mère qui peut, avec condescendance, observer les vaines gesticulations de sa progéniture tout en concoctant plats et potions. Rappelez-vous cet humour douteux qui mettait en scène le mari qui, goûtant aux mets de sa femme, regrettait ceux de sa mère. Servage accompli en bonne et due forme. Femmes, prenez vos marmites à votre cou et fuyez aussitôt cet homme-là ! :-)
La situation semble sensiblement différente chez les filles qui connaissent un nombre plus considérable de cas d'anorexie. Volonté de trouver sa place de femme et de mère en rejetant ce gavage identitaire ? Pour mieux gaver à son tour ? De qui on s'est construit avec peine ?
En fait l'anorexie n'a peut-être rien à voir avec une identification aux canons de beauté, mais juste à une désidentification à la mère.
Car dans l'assiette de sa mère il y a avant tout sa mère. Comme au temps nombriliste c'est d'elles-mêmes que nos mères nous nourrissent. C'est le maintien des traditions, de la famille, qu'elles nous servent à table.
Nous nous croyons généreusement nourris alors que nous sommes mangés.
Nous avions dévotement cru au prince charmant pour constater, effarés, que, comme dans les contes, un château pouvait aussi bien cacher un ogre.
Tags : gavage, anorexie, mère / enfant
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Commentaires
2Ongles rongésVendredi 6 Juillet 2007 à 14:28S.F. = S.M.
Mais que diable, il en a, avec ses pets, lui! Tout ça parce que le riz complet lui convient moyennement! S\'en prendre à la mère, encore, toujours... Et l\'argent du ménage, pour gaver et croquer la descendance, qui le gagne, hein, dis ouar ? Et dis pas qu\'un mec ado, il crache sur un Big mac, ça, peux pas y croire... En plus, un mec, ça rejette pas Maman, mais Papa, quand ça ose le faire... Bref, t\'as pas un peu fini de nous servir la soupe à Sigmund, au lieu d\'aller courir pour affermir le bedon ? Charogne de gamin !Boycott...
de ce blog , à cause de la photo volontairement mise par ce (comment s'appelle-t-il déjà ? ) Libou :-( Oui Libou tu nous gaves !!!5Non-assistant a persVendredi 6 Juillet 2007 à 20:58Mhhh
C est marrant la premiere question qui me vient a lesprit c est qui cuisine le mieux un ogre, un prince charmant ou ma mere ? L ogre me paraitle choix le plux probable mais vu l ingredient principal de sa gastronomie cette reponse me parait quelque peu pretentieuse... Mhhh jadore faire des comm ne concernants que moi P.s : J aimerais revenir sur ce qu a dit "sang coagule machonné" : Diable R.C Ton bedon !! Ps2(merd il va me reconnaitre grace au p.s): Qu est ce que cette chose au sommet de ton site avec un furet mort sur la tete dou emane un regard dibolique ?moignon sanginolent
Je me doutais bien qu'un post aussi extrémiste et violent susciterait de vives réactions. Mais suis quand même surpris du peu. Même si toi tu t'y prends à deux fois, Va33 est davantage écoeurée par l'apparition soudaine de ma bobine avinée que par ma critique de son mode d'élevage... ... ... (Pas de retour à la ligne possible dans leur système de coms alors je fais com je peux.)Donc heureusement qu'il y a les toqués des manies onguleuses pour s'insurger en bonne et due forme. Cependant juste quelques petites remarques à maman chicot : Primo : C'est Sigmund qui rejette papa. Et comme tout le monde le sait Sigmund est un droiteux de la psychanalyse qui se situerait donc plutôt du côté des psychotiques. Ce qui est tout à fait incompatible avec mon cas de névrosé gauchiste. Mon post serait donc forcément davantage d'inspiration jungienne ;-) ... ... ... Deuzio : un mec ado ne crache pas plus sur un big mac que malheureusement il ne crache sur la cigarette, deux comportements vains visant à s'affranchir du contrôle matriacal de ses viscères. :-)... ... ... Tertio : En effet tu as bien saisi le fin mot de l'histoire, tout ça pour justifier un bedon incontrôlable car j'ai beau courir, sa gestion ne dépend pas de moi. :-))... ... ... Et maintenant quelques ps pour la fripouille qui me laisserait succomber sous les ongles de mes assaillantes sans mot dire sinon me faire mourir de rire avec ses furets crevés. ... ... ... Donc ps1 : j'aime bien regard dibolique, ça me va bien. Les yeux en antennes diboliques. Tout à fait ça. :-)) ... ... ... ps2 : Pourquoi prétentieuse ? je suis sûr qu'aux petits oignons et carottes en tranches tu dois être tout à fait appétissant. J'en causerais avec ta mère. ;-)... ... ...Sanguinolent (pardon)
Je préfère corriger tout de suite. J'aime pas connaître d'avance la sauce à laquelle serai mangé.9Ongles en voie de reLundi 9 Juillet 2007 à 11:30S.F., c'était Freud, votre idole inconsciente, chers droitiers du Vieux Pays...
Quel bonheur, ce déchaînement de ripostes après le dépot de mon petit paquetage agaçant aux accents féministes ! Je croirais presque être revenue dans cette vallée du haut Rhône, celle, où, naguère, j'appris à compenser mes frustrations en défonçant mes griffes à coups d'incisives, en pluchant mes cuticules entre deux ulcères d'estomac, que déclenchaient les commentaires hargneux de mes "adversaires" en soutane! Le pays où les femmes sont reines au pays où les vaches le sont aussi génère, c'est obligé, quelques rivalités qui se subliment à coups de cornes! Mais c'est bon pour compenser les excès de table, l'encornée. Ces excès propres aux noces, une invention des hommes pour faire porter leur patronyme aux fruits incertains de leurs entrailles...noces :
conçues par les femmes pour leur assurer la tenue des responsabilités imposées à ces hommes volages de par nature... :-)11Ongles en voie de reLundi 9 Juillet 2007 à 19:56Fécondité contrôlée
Connais-tu une seule femme archidiacre? Hormis la papesse Jeanne, qui, soit dit en passant, folâtrait allègrement, peu de femmes fraient avec la noce et le pouvoir de qui l'institua. Par crainte de Dame Nature. Or, l'ennemi de Nature porte mitre et mitraillette, attaché-case et schtroumpfette, clé de Cayenne et chevalière, noeud... pap' et résultats des courses, bref, bref, bref, Libou, bouh! Assume ta hantise du mariage et n'accuse point, je te prie, la femme de ces carcans que forgèrent au fil des siècles les hommes, tes pairs.ongles sauvages
Ce n'est pas parce qu'imaginer du cutex sur des ongles massacrés est une peine perdue qu'il faut vous estimer si loin que cela des schtroumpfettes. Surtout pas de nos jours où mitraillettes et attaché-case se sont étrangement féminisés... (Alors qu'on essaierait de nous faire croire que le sexe opposé s'opposerait avec davantage de civilité...) La barbarie a précédé la grande époque du patriarcat et les noces étaient célébrées déjà sous les temps humides et sombres des grandes matriarches. En outre je ne crains point le mariage (MAriage MAtriarcat)et porterait même soutane pour en assurer la pérénité :-)13Ongles courts mais gMardi 10 Juillet 2007 à 12:18Vos rodomontades
Vous tenez au dernier mot, Hibou, très bien, très bien, je vous en serais grée... N'empêche, cette dernière friponnerie que vous lâchez ici ne convainc guère. L'histoire en effet jamais ne pu trouver ce matriarcat de légende, qui fait frémir les mâles. Encore un mythe, donc. Et toc.
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Mais que diable, il en a, avec ses pets, lui! Tout ça parce que le riz complet lui convient moyennement! S'en prendre à la mère, encore, toujours... Et l'argent du ménage, pour gaver et croquer la descendance, qui le gagne, hein, dis ouar ? Et dis pas qu'un mec ado, il crache sur un Big mac, ça, peux pas y croire... En plus, un mec, ça rejette pas Maman, mais Papa, quand ça ose le faire... Bref, t'as pas un peu fini de nous servir la soupe à Sigmund, au lieu d'aller un peu courir pour affermir le bedon ? Charogne de gamin !