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Beduars (4)
- Tu parles comme si ce mal terrible dont tu es la représentation touchait un grand nombre de personnes. Alors pourquoi moi ?
Cette question n'eut d'autre effet que de provoquer un puissant éclat de rire chez le monstre.
- Mais c'est qu'il y en a qui nous tiennent particulièrement à coeur. dit-il en saisissant le menton de notre homme et en lui mimant des sortes de baisers ridicules. "Néanmoins tu as raison. continua-t-il. Le mal est partout mais taisons-nous plutôt et viens ! Avec la désespérance que tu vis tu comprendras tout sans explication. Une vraie béatitude céleste ! Une illumination divine ! conclut-il dans un esclaffement guttural."
Et avant d'avoir le loisir de protester, voilà qu'ils se trouvent tous deux dans un des bars qui bordent les canaux d'Amsterdam. Autour d'eux s'active une foule de jeunes. Un, soutenu par le bar tente de se fabriquer une cigarette artisanale. Une bière devant ses yeux, tel un phare de détresse, attend patiemment de pouvoir remplir son office. Un groupe s'échauffe un peu plus loin et chacun mêle bruyamment ses avis à ceux des autres en les alimentant à grosses goulées de bière ou bouffées de fumée. Deux autres garçons essaient de séduire une fille aux pupilles vespérales. Le premier homme dort maintenant, affalé entre sa bière et son clope qui a roulé à l'extrémité du bar.
La strige observait tout ceci avec un ravissement extrême avant d'éructer un brame de contentement vers les étoiles. ./.
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