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Aimé Pache, Peintre vaudois : C.-F. Ramuz
Un ami espagnol qui a terminé l'écriture de son premier roman que je n'ai pas pu lire car n'en pipant mot m'a parlé de Ramuz en ces termes : "C'est aussi chiant que la Suisse". Ca m'a fait du bien. Je suis un incontestable de Ramuz et comprends difficilement qu'une chose qui m'emballe tant n'emballe pas tout l'univers. Non point par intolérance mais juste par naïveté incrédule. Bon. Je pense que d'être de langue maternelle contribue au plaisir. Me laisser glisser dans ces mots ne me procure aucune difficulté. Parfois de l'impatience mais ça n'est pas exclusif à Ramuz. C'est juste que la vie est courte et je doute parfois d'en user à bon escient. Si tant est qu'on puisse en user. Et des fois par boulimie de remplissage on ne parvient à rien rassasier alors que savourer contente divinement. Versatilité de comportement influencée par les mouvements intérieurs. Etre humain en somme. Mais je m'égare et deviens confus même si je me comprends.
Pourquoi j'aime Ramuz ? Ben j'aime son coeur. C'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose dans ses romans. En tout cas dans les premiers que j'ai lus. Ce sont des scandales villageois aux intrigues pas bien compliquées ; Ramuz s'intéresse davantage à ces mouvements intérieurs qui entretiennent la versatilité. Aux conséquences de nos choix. A la difficulté de les prendre. A la volonté et à ce qui la contraint. En fait, à ce qui peut-être et finalement constitue le principal de la vie d'un Suisse. Ou comment une tragédie peut naître du convenu. Comme une miette perdue sur une nappe blanche. Comme une verrue sur le velours de la peau. Comme une cellule cancéreuse au milieu d'un corps sain. Comme des anti-dépresseurs, une folie, un shoot ou un suicide dans un pays qui n'a apparemment aucune raison de figurer parmi les plus concernés par ces éléments. Alors peut-être bien que ce que j'imaginais universel est une histoire d'éducation.
Allez. Je parlerai d'Aimé un autre jour. Peut-être.
Tags : ramuz, Aimé Pache peintre vaudois
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