• Guernica, il y a septante ans déjà. Une "éducation européenne à la Romain Gary" ? Ou alors "ici le soleil brille pour tous et on y croit" à la Noir Désir ? C'est vrai que les grandes nations n'ont plus pris les armes pour se mesurer les unes aux autres depuis 1945. Sans doute pour la période de paix apparente la plus longue jamais connue sur le vieux continent. Bien sûr on a continué d'huiler ses fusils pour des champs de bataille exilés. "La vieille Europe est la maquerelle des ballets (balais) roses" a dit la Brigitte Fontaine.

    Mais il y a septante ans, il est prétendu que la guerre civile espagnole a causé plus d'un million de victimes. Des gens d'une nation semblable, des frères en somme qui se sont entretués pour des idées. "Mourir pour des idées, oui mais de mort lente" chanta le Brassens. Guerre de convictions qui a aussi servi de terrain d'essai aux nouvelles armes et stratégies militaires pour les futurs envahisseurs teutons.

    Il y avait donc une émission anniversaire de Guernica. Reconstitutions historiques mêlées de paroles d'enfants de huit ou treize ans au moment des faits. Et un de ces enfants devenus vieux faisait un travail de mémoire auprès de la jeune génération. Il avait écrit une lettre à ces pilotes aveugles d'antan et la leur lisait... Plus de soixante ans déjà et une si bouleversante émotion. Ou disons plutôt : la maturité d'une émotion de tant d'années. La chaleur d'un pardon authentique. La sincérité d'un amour aussi vif que son incompréhension face à ce qui était devenu l'événement douloureux de sa vie.

    Ces mains ouvertes et ces larmes retenues...

    Hey ! La force de ces larmes qu'on retient, que l'on contient tant bien que mal ! Le pouvoir d'un grain de moutarde. La puissance de la transcendance. La sous-jacence de la vie, de la vraie, celle des tripes. Celle de l'offrande absolue. Celle de la simplicité totale, démunie et gratuite. Attention rien à voir avec ces larmes hollywoodiennes que l'on brandit telles des performances d'acteur aussi vides qu'ostensibles. Desquelles il ne reste qu'une satisfaction fate se balançant sous l'illusion d'un talent. Le jour où un acteur arrivera à pleurer de l'intérieur suffisamment pour que sa pudeur ne puisse empêcher ses larmes de jaillir. Le jour où un acteur saura exploser derrière une réelle retenue, où il ne confondra plus générosité et virtuosité alors peut-être que le cinéma pourra inverser nos valeurs.

    Car "voir un ami pleurer"... Y a pas à dire ; ça nous soulève à repousser un horizon.


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  • Suis allé à Saillon aujourd'hui, haut lieu de la culture celtique. J'avais oublié cet aspect jusqu'à ce que je découvre ce bronze. C'est aussi là qu'on trouvera "la vigne à Farinet" où certains grands de ce monde ont été invités à tripoter quelques sarments.

    Saillon c'est aussi ses bains thermaux. Il y a toute une clique de ce genre de lieux en Valais. N'y ai pas farfouillé dans tous. Dommage d'ailleurs. Tiens ça pourrait être une nouvelle rubrique : les thermes. Quand on aime les mots on aime forcément les thermes. En tout cas ça ne serait pas incongru ici.

    Mais les bains thermaux de Saillon c'est surtout l'espace Carpe Diem. Clair, pas facile à porter comme nom surtout quand on sait qu'on n'y porte rien. En fait c'est une succession de hamams (3) et saunas (2) avec un bassin jacuzzi au centre. Et bien mes enfants priez pour nous car je crois bien devoir vous avouer que quelque part en moi plane un vague esprit nudiste. Jamais vécu l'expérience et peut-être que j'aimerais pas ça mais dans la circonstance, déambuler en tenue d'Adam (pas tout à fait, on a un pagne) me procure un sentiment de liberté pas piqué des hanetons. L'illusion de ne plus rien devoir à personne. Quand je pense que si les indigènes avaient eu des missionnaires nous serions tous à poil je regrette que le colonialisme soit une tare "civilisée".  

    Et qu'on ne m'argumente pas des soucis de température, au diable le froid ; on n'a jamais aussi chaud que quand on baisse son froc. Non ?


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  • J'ai les sourcils particulièrement bien ordonnés. Sauf un. Toujours le même. Qu'il soit en phase de repousse ou comme sur la photo, bientôt au sommet de sa forme.

    Et bien je suis sûr que tout vient de lui...

    Tout !


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  • Me suis inscrit sur macolloc.com en espérant que ça m'aiderait à trouver qqch. Bon, c'est vrai que je cherche un truc dans une ville où la situation immobilière est plus que désespérée. Mais quand même... M'amuse (car cela ne me surprend même pas à moitié) de constater que les heureux propriétaires d'un appartement recherchent uniformément un colloc de sexe féminin. Et c'est con à dire mais je les comprends.

    Si j'étais fille je ne crois pas que j'aimerais trop me retrouver avec un poilu. Bon c'est pas très réaliste ; c'est toujours en mec que je m'imagine fille. Et peut-être qu'une vraie fille ne voit pas les choses comme ça. (Quoique apparemment si.) Bref au jour d'aujour'hui je comprends que les mecs fassent peur aux filles. 

    Et pour ce qui est des mecs car là c'est plus simple de me mettre dans leur tête (quoique), j'imagine bien que l'idée d'une présence féminine est plus apaisante que celle d'un gars. J'ai l'impression que ça prend de la place un gars. Dans mes souvenirs une fille c'est discret, joli et ça sent bon. Enfin dans mes souvenirs sublimés parce que si je veux être tout à fait honnête mes pires collocs sentaient bon et étaient jolies et discrètes. A ma défense mes ex-collocs en Suisse ne sont pas visées. Les autres savent ce que je pense d'elles. Si d'aventure je devais les croiser, une crise d'épilepsie ne serait pas à exclure. Mais ces déboires seraient trop longs à raconter.

    Donc tout ceci est fort embêtant : Je suis du même avis que ceux qui ne rentrent pas en matière question colloc à zizi. Peux même pas me victimiser. Et serai même capable de trouver douteux le quidam qui accepterait ne serait-ce que de me rencontrer. (Rah que je redoute cet examen...) Suis voué à rester sans toit, exilé du jet de Genève. De plus le lieu où je travaillais menace de s'effondrer. Donc plus de boulot. Plus de problème de logement du coup si on veut bien. 

    Allez. A Dieu  !


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  • Le bonheur c'est le chemin. Dixit le dalaï lama
    Le bonheur c'est une disposition de l'esprit.
    Pourtant j'en ai croisé des gens qui malgré tous leurs efforts ne parvenaient pas même à le toucher. Avec le sentiment de culpabilité de ne pas y arriver alors qu'à ce qu'on dit il suffirait de...

    Et Dieu sait si ils n'en pouvaient plus de leur galère. Pourtant impossible d'actionner le loquet de cette fichue porte de salut... Personne ne leur a donné de mode d'emploi à l'école des bonnes notes.

    Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur. C'est juste. Le chemin c'est le bonheur. C'est juste. Mais la constance de l'humeur n'est pas humaine.

    Pour être plus juste il faudrait redéfinir le bonheur. Le bonheur ce n'est pas être heureux. Ou en tout cas pas seulement être heureux. le bonheur se trouve dans toutes les facettes de la vie. Y compris les plus laides. Et il y en a de ces côtés sombres. Plus sombres que le plus opaque des trous du cul. Aussi noirs qu'un homme qui se fait égorger pour avoir eu le malheur d'être le chauffeur d'un journaliste impur. Aussi noirs qu'une gamine qu'on viole et qu'on tue. Aussi noirs qu'une jeunesse qui s'emmerde. Aussi noirs qu'un gosse qui meurt de faim à chacun de nos clignements d'yeux. Aussi noirs qu'une enflure qui se tape un salaire officiel de 72'000 balles chacun des jours que compte une année.

    Le bonheur c'est autant le rire d'un enfant, un succès remporté, un amour partagé que tout le reste.

    Ainsi le bonheur serait l'acceptation ; le détachement absolu. Aux résultats comme à la vie. Juste se contenter de l'aimer sans rien en attendre. Et là je suis désolé mais rien dans notre société ne nous aide à acquérir cette sagesse-là. Le détachement n'est pas vendeur. Ce qui est vendeur c'est l'idée d'un bonheur qui soit quantifiable. Même le sexe on l'a quantifié. Et il faut trouver sa place là-dedans, entre les beaux discours et le mercantilisme. Tenir en fragile équilibre entre ses hauts et ses bas. Entre ces aspects du Bonheur. Le bien et le mal n'existent pas. Seul le Bonheur et sa perfection existent. Même si l'idée qu'on peut s'en faire est déjà son obstacle.

     


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