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    Les catégories réduisent une amplitude.


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  • Cependant il m'arrive d'avoir des désirs plus doux
    des désirs d'ondine tiède sur ma peau.
    La fièvre s'est faite image de feuilles crissantes sous mon pas
    et cet emportement des secondes et des heures qui se succèdent sans concertation
    devient ruisseau errant entre des fougères.
    Mais l'orage est là qui veille :
    une palpitation une plainte à peine audible un déplacement d'air
    suffit à me faire bondir hors de ce cercle
    où s'étiolait ma conscience

    Vital Bender


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    Nous oublions l'essentiel et nous disputons les détails.

    (tableau d'Antonina Atanassova )


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    Combien de fois ne me suis-je lancé sans retenue à la poursuite de ces chevelures synonymes de vie
    synonymes de mort ?
    Combien de fois n'ai-je pris en chasse ces comètes dans un ciel composé d'incessantes éclosions de visages blêmes ?
    Je me nourris toujours d'images d'autres temps d'autres dimensions mais ma vie (et la lumière) ont changé de consistance.
    Je ne vois plus de ponts ou de pétroliers géants à la place de fleurs fanées dans un vase ou au plafond
    ni de tourelles à la place de mains de mortes s'ébattre autour d'un clocher sonnant l'heure de s'immoler dans l'azur.
    Que vois-je sinon des pieux fichés dans la glaise de corps prêts à s'aimer
    un chapelet d'îles - tout un archipel - flottant à la surface de ces mêmes corps
    et l'ennui l'ennui
    au fond des têtes coupées roulant entre des squelettes d'arbres ou suspendues à leurs branches !
    Je vois des formes floues dans le silence compact et des corneilles et des pies se désaltérer dans les flaques d'eau sur une route qui file vers le ciel en décrivant une courbe semblable à celle de tes yeux mi-clos quand tu me fuis.
    Je vois des araignées dans un couloir de suie que transperce un rayon.
    Je vois (que vois-je encore ? et que signifie oh que signifie voir ?)
    je vois une nébuleuse d'inscriptions indéchiffrables sur un mur qui se met à onduler comme une croupe
    puis à s'étirer à se fendre
    et je ne vois oh je ne vois plus rien plus rien qu'un long qu'un doux visage plein de tristesse
    s'approcher du mien dans la brume.

    Vital Bender


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  • Assez de ces fragmentations
    de ces ruptures !
    Mais que la brûlure fut douce ! (si douce...)
    Feu complice amer des brumes là où paissent les anges en troupeaux serrés
    feu ! brûlure déjà la pluie fendue coquille creuse
    visage défait cendre cri atroce cri
    oh coeur fervent ! ... bouche en sépulcre... digue rompue soudain
    et rien rien pour se rasséréner rien
    vers quoi tendre !
    vers quoi se replier
    comme un oiseau sur l'horizon.
    Oh si douce
    si secrète blessure...
    Terre s'entrouvre : en surgit un corps blême
    décharné
    un corps qui voudrait s'offrir.
    S'agite en tous sens comme un hochet dans les mains d'un enfant.
    Se tord se replie se détend brusquement vers le ciel.
    Qui penserait à le prendre par la main (qui ?)
    pour le conduire vers la femme de ses rêves
    qui l'attend peut-être derrière un arbre
    ou un rocher ?
    Corps de fumée a fini par épouser forme de l'air qui l'entoure
    par s'insinuer entre les atomes du vide
    se dissoudre à la manière d'une pensée
    bleue et blanche
    dans la tête d'un mort.

    Vital Bender


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