-
Psaume IX
Tout cet appel à la violence, à l'intolérance, ne peut trouver une source temporelle. Je ne peux comprendre tous les champs de bataille qui parsèment la Bible, cet adversaire irrémédiablement souillé, jamais assez mort, que dans un théâtre intérieur. C'est en admettant l'existence du pôle négatif et du combat qu'il sait perdu d'avance mais qu'il mène quand même qu'on peut imaginer une lutte impitoyable, l'autre restant toujours lui-même, dans un rôle attribué dès le départ.
Et je crois que cet ennemi, cette redoutable force malfaisante que l'on doit vaincre pour y établir la loi de Dieu, la terre de Dieu, est celle qui balance notre âme. Celle qui, connaissant sa défaite certaine, accepte son attribution jusqu'au bout.
Où la figure du rebelle trouve-t-elle alors autant de séduction ? Est-ce dans son opposition au conformisme, à l'habitude, au pharisaïsme ? Puisqu'il est évident que nous ne vivons pas dans un monde parfait, où situer le révolté dans une promiscuité aux valeurs bouleversées, à la violence glorifiée ? Et si Dieu n'était pas là où les hommes l'ont mis ? Est-il exact de se soulever contre ce qui n'est pas Dieu ? Est-il exact de courber l'échine devant ce qui n'est pas Dieu ?
Méfions-nous de ceux qui ont raison quand la raison se heurte aux sentiments. Rien ne nous dit qu'ils n'ont pas tort et que dans ce monde surformaté leur raison ne nous éloignerait pas de nous-mêmes.
-
Commentaires
Les sentiments contre la raison. Le bien, le mal. Candy contre Goldorak. Tout dans les oppositions. Et si l'issue de nous même était dans l'équilibre ?