• Mange ta soupe

    Ca faisait aussi belle lurette (Tiens si j'ai une fille un jour je l'appellerai Lurette : On dirait bien que "lurette" ne s'emploie qu'avec le qualificatif "belle" ; on n'a jamais vu une vilaine Lurette. Cependant il est inquiétant qu'on doive lui ajouter ce qualificatif... Pourquoi serait-il nécessaire s'il était évident que Lurette était belle. On ne dit jamais la belle Claudia Schiffer. On sait que Claudia Schiffer est belle. Inutile de s'embarrasser d'une telle redondance... Alors que Lurette ne se sépare jamais de son "belle", comme si elle avait peur qu'on puisse la penser laide. Inquiétant. Peut-être même qu'elle dévie notre attention de ses traits disgracieux par le biais de ce "belle" univoque. Et on continuerait notre route apaisés et rassurés sans la moindre conscience du grossier subterfuge qui nous a abusés !! Méfiance. Je ne suis finalement  pas surpris que ce prénom soit si peu répandu. L'humain a du flair et il y a belle lurette qu'il sait toutes les sournoises surprises qu'une Lurette peut lui réserver...) que je n'étais pas allé au théâtre.

    Inadmissible mais bon les contingences professionnelles et tout ça tout ça enfin vous voyez quoi ?! Hier, enfin, n'y tenant plus, j'ai sauté mon souper pour "mange ta soupe". En voyant le titre, la culpabilité qui m'a saisie a failli me renvoyer chez moi séance tenante une serviette autour du cou. Mais j'ai résisté à cette impulsion de réifier la fiction. Depuis le temps je sais faire la différence. (enfin je crois.)

    Donc "mange ta soupe" est une création : un tableau de pièces glanées ci et là et assemblées avec plus ou moins de cohérence. Il y a des interviews réalisées dans la rue, des anecdotes des acteurs, des textes de ceux-ci (principalement Marie-Eve), la voix enregistrée d'un nutritionniste, des extraits bibliques et autres, des chants et sans doute que j'en oublie. Moi j'ai passé un bon moment. C'était distrayant et amusant. On rit souvent. La scéno est décalée et l'espace bien géré. Les quatre acteurs, en costumes seconde peau ignobles, sont très bien : Frédéric Lugon, Marie-Eve Mathey-Doret, Lucienne Olgiati et Julien Opoix.

    Si je dois émettre une réserve ce serait par rapport au rythme. Comme il s'agit de morceaux ayant parfois comme seul fil rouge celui de l'estomac, les transitions sont un peu rudes. Et comme le jeu est distancé, on est difficilement pris aux tripes. (C'est dommage quand on cause bouffe.) En résumé j'ai passé un bon moment mais je n'ai pas été saisi ; j'ai embarqué pour une croisière. Ce qui est agréable aussi. Donc cette mise en scène d'Olivier Périat vaut le voyage.

    C'est à <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Grange">la Grange</st1:PersonName> de Dorigny à Lausanne encore jusqu'au 25 mars. (Réservations : 021/592 21 24)


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 22 Mars 2007 à 15:06
    Lurette m'a bien fait
    sourire...chouette découverte...au plaisir !
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