• La vie des autres

    Journée idéale pour revenir sur ce film dont j'ai été frustré du commentaire ce dimanche passé. En fait je n'avais pas saisi, sur l'instant, à quel point j'avais fait corps avec le sujet. J'ai vécu la censure des dictatures en direct. Et c'est le veto que blogg m'imposa aujourd'hui qui me mit sur la piste. (Car il semble bien que la panne soit réparée.) Nous nous imaginons toucher du doigt le village global par l'infini biaisé de la toile pour nous apercevoir en être les marionnettes inconscientes. Et tous ces moteurs qui gèrent nos publications ont ceci de bien plus pervers qu'ils nous imposent leur loi de manière purement arbitraire.

    C'est d'ailleurs tout à fait suite à leur influence si cette promenade autour de "La vie des autres" ne ressemble en rien à celle qui la précéda dimanche et qu'on euthanasia sans vergogne. Je suis un être manipulé...

    Tout comme vous tous en général ou ces personnages de "La vie des autres" en particulier. Y a-t-il une seule personne sur cette terre qui à aucun moment n'ait à subir une influence quelconque ? Nous sommes toujours plus ou moins soumis au cadre dans lequel nous évoluons. Ou tentons d'évoluer selon le cadre qui nous conditionne. Aïe, aïe, aïe. Et là il faut bien avouer que nous sommes foutrement bien lotis. Même si notre évolution n'est en fait point la nôtre propre mais celle de l'air du temps. Nous pouvons nous targuer de (l'illusion de) la liberté.

    Donc les personnages de "La vie des autres" sont magnifiquement bien interprétés dans leurs rôles de anti-héros ou de héros ordinaires... Affolant de constater notre responsabilité sur l'état actuel de notre monde ; il suffit bien d'un nombre suffisant d'adhérents à une idée pour qu'elle devienne la norme. Norme qu'il faudra bien sûr maintenir à tout prix et contre vents et marées puisque zut on y a adhéré quoi, et que c'est tout autour d'elle qu'on a construit notre vie... Réjouissant de constater que si nous sommes responsables de nos erreurs, certains murs ont quand même pu tomber (le scénario déroule son fil à Berlin est avant la faillite de l'empire communiste.). Et que du coup il n'y a pas de raison que ces autres murs, sur lesquels nous nous écorchons les doigts, ne cèdent pas à leur tour.

    Si le principe de la norme fait la part belle à l'esprit ultra-libéral qui caractérise notre société d'aujourd'hui, il n'y a pas de raison qu'il perdure indéfiniment ou jusqu'à ce qu'il se soit mangé lui-même.

    Point de victimes dans ce film car même les bourreaux sont victimes d'eux-mêmes. Bien sûr il y a toute l'arrogance du pouvoir. Il y a ce sentiment d'injustice qui nous prend aux tripes grave. Mais ce n'est pas un pouvoir qui rend heureux. D'ailleurs personne n'est heureux dans ce film. Tout évolue dans ce même gris que celui du ciel. Ciel en rideau de fer. Que des souffrances. Souffrance des droits bafoués, de la suspicion permanente. De ces sentiments sur lesquels il est impossible d'agir. Des ces rêves qu'on croit dépendre des autres.

    En tout cas "La vie des autres" est un film à voir. Un moment béni qui nous laisse tout remplis quand les lumières se rallument.


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