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J'ai écrasé le chien
J'ai écrasé le chien
dans le cendrier
la cigarette aboie tristement.
Ta main fixe écarte un rayon
sous les feuilles
sous des lambeaux d'heures
ta main qui savait aussi se fondre
dans le paysage
été comme hiver
quand je hurlais à la mort
pour conjurer cette obsession de la joie
cette obsession de l'amour.
Alors je devenais moi aussi invisible
je disparaissais sous la terre
tu tombais aux pieds de la perfection
en l'accusant de tout ton corps
et elle t'écrasait les mains
dans une écuelle.
Aujourd'hui tes doigts se faufilent
entre d'autres formes embuées.
Le chien est mort : il s'est éteint
comme un cigare
sur le bord d'une assiette.
Je ne fume presque plus.
J'aboie à sa place
quand tu me prends sur tes genoux
pour me consoler (oh si peu !)
de n'être point parfait.Vital Bender
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