• Insouciance

    S'en aller sur la route libre de tout. Sans souci du lendemain. Sans la moindre inquiétude. Le moindre soupçon d'appréhension.

    Avoir vingt ans. Son bac (on dira comme ça...) en poche et aucune perspective d'avenir. Aucun plan de carrière. Aucun désir d'aucune sorte. Se foutre de tout en quelque sorte. Juste marcher dans la vie en tutoyant la mort, les épaules en arrière et la poitrine éventail. Recevoir crachats et baisers avec la même absence de mémoire. Juste l'envie de s'en prendre plein les yeux, les tripes, le coeur.

    On en parlait ce week end en arpentant les cailloux de nos sentiers valaisans. On en parlait considérant cette époque comme définitivement révolue.

    Pourquoi ?

    Comment passe-t-on de cette inconsciente insouciance à la tempérance des prétendues responsabilités ?

    Le simple fait de devoir gagner sa vie... De constater que chaque chose a son prix et que la prolongation de l'insouciance est une question pécuniaire... Les factures qui nous rattrapent...

    Ou une pernitieuse confusion des moyens avec leur fin ? Une insouciance pour conscientiser ses souhaits et une conscience pour tenter de les reproduire indéfiniment ? Une insouciance pour forger son idée du bonheur et le reste du temps pour lui courir après ?

    Confondre les instants et le temps, le plaisir et le bonheur ? Est-ce la mémoire qui signe l'arrêt de mort de notre insouciance ? Est-ce l'être pour l'avoir ? Même si cet avoir n'a rien de matériel. Est-ce le présent différé ?

    Ou est-ce la peur ? Encore et toujours. A la base de tout cela.

    Qu'on l'accepte ou non.


  • Commentaires

    1
    va33
    Jeudi 9 Août 2007 à 18:30
    Dixit Aznavour
    "Il faut boire jusqu'à l'ivresse sa jeunesse Car tous les instants de nos vingt ans nous sont comptés Et jamais plus le temps perdu ne nous fait face".
    2
    Dimanche 12 Août 2007 à 15:04
    Vaste sujet
    Eh oui, un jour sans avoir bien compris on a perdu cette insouciance de la jeunesse (quand d'autres se faisaient du souci à notre place). En plus, comme on avait forcément pas très bien conscience de combien d'insouciance on possédait, on ne sait plus exactement ce qu'on cherche ce qui est le pire dans la recherche, tous les distraits vous le diront. Une bonne nouvelle quand même, après des années de recherche on s'aperçoit qu'il y a peut-être d'autres choses à chercher comme la sérénité qui comprend une bonne dose d'insouciance, mais provoquée cette fois.
    3
    Dimanche 12 Août 2007 à 17:06
    applaudissement
    "Recevoir crachats et baisers avec la même absence de mémoire." Parfaite, la formule.
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    4
    Lundi 13 Août 2007 à 08:54
    74
    Quel con cet Aznavour ! :-))
    5
    Lundi 13 Août 2007 à 09:01
    Jo
    "Quand d'autres se faisaient du souci à notre place." C'est juste ! L'inquiétude à son égard confère un certain sentiment d'invulnérabilité. Ou l'illusion d'une existence nous soulage de sa justification. Mais tu as raison. Rien de tel qu'une insouciance consciente pour compenser l'insousiance juvénile... Au travail !!!
    6
    Lundi 13 Août 2007 à 09:05
    pdb
    Venant du maître de la formule, mon insouciance en prend un coup ! :-)
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