• el topo d'Alejandro Jodorowsky

    La taupe que j'ai appris que ça voulait dire. Il est vrai que j'aurais pu y penser. J'ai une imagination toujours trop brouillée quant il s'agit de langue étrangère. Tout dans ma tête se contracte et se complique. Si je m'étais posé la question je pense que j'aurais d'abord conclu à un truc du type rhododendron ou gnou tiens. El topo et gnou m'aurait paru facilement assimilable. Ben non el topo c'est donc la taupe.

    Conte mystico philosophique du maître à penser Jodo. Non non je n'exagère pas. Me suis régalé en dévorant sa danse de la réalité. Sorte d'autobiographie pratiquant allègrement le mensonge sacré. Sa liberté me séduit quel que soit le vecteur qu'il choisisse. Comment ne pas fondre devant la saga de l'Incal ? Tous ses scénarios bd ne sont pas aussi aboutis mais qui pourrait lui jeter même un caillou ? Avec la multitude des centres d'intérêt dans lesquels il jette sa pierre : tarot, cinéma, bd, écriture romano-poétique, théâtre, psychomagie, mystique... Il y a tant de personnes qui n'ayant sélectionné qu'un des multiples cités ne parviennent même pas à une onde de son invention. De plus à croire que ça ne l'intéresse pas. En tout cas que le résultat n'est pas l'important. Il fait ce qu'il a à faire le moment venu : La vie n'est pas ce qu'on fait mais ce qu'on est. Mais à partir du moment où on sait ce qu'on est faut faire. Et ce qu'on est faut le laisser évoluer au gré de ce qu'on fait. Ne rien retenir. Rester ouvert tout le temps. Vaste programme. Mais merveilleux non ?

    El topo donc. Ca doit déjà faire quelques semaines que je l'ai vu. Mais ne savais pas comment en parler. Que dire d'un scénario aussi libre, aussi métaphorique sinon que c'est une métaphore remarquable de liberté ? Une métaphore de la quête de soi. Qui s'égare dans celle du pouvoir acquis par lutte, compétition et comparaison (amusant durant cette période d'élection) pour trouver son chemin dans l'annulation de soi au service de l'amour inconditionnel. Enfin pas tout à fait inconditionnel, sans quoi le carnage final n'aurait pas eu lieu. Mais il illustre un combat bien illusoire en ce bas monde où la lutte, la compétition et la comparaison s'érigent en valeurs absolues. Voilà pour ma conception de l'intrigue. On pourrait y voir à première vue les scénarios bateau de la plupart des navets américains actuels opposant dans un manichéisme affolant les bons et les mauvais. La nuance d'el topo est plus porteuse. Le héros est plus complexe. Comme annoncé en introduction la taupe vit dans des tunnels et cherche une lumière qui la tuerait. Comme tous ces noctuelles que nous sommes, à brûler nos ailes autour de lumières artificielles. Et surtout il y a la manière ! Entre le hapening et l'écriture psychédélique, chaque plan est une énigme en soi. On y trouve toute la folie du théâtre panique dont Jodo est également un des initiateurs.

    El topo est le long métrage qui a inauguré le cinéma de minuit dans les années 70. Il ne pouvait bénéficier du succès qu'il a connu que dans un cadre de ce type. Dans un réseau de projection normal, je ne pense pas qu'il aurait pu dépasser les frontières du Mexique où il a été tourné.

    Bref, ce film est un ovni qu'il faut voir. Mais je ne saurais trop vous conseiller tout ce qui touche au personnage. Y a de quoi manger.


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