• Solitude de l'artiste
    du paria du maudit...
    Vincent je te rejoins sur ton île flottante.
    Les yeux de tes pinceaux me regardent si fixement
    que mon être se dissout
    comme un peu de couleur dans l'eau claire.
    Fétu fragment poussière
    dans la tourmente purificatrice...
    L'eau ruisselle suinte de partout
    la neige fond entre les nerfs les fibres
    le printemps tarde tarde cependant
    ou alors c'est un autre printemps
    un printemps d'écuelle de chien
    de pinceaux crucifiés de couleurs mutantes
    d'oripeaux rongés par les mites
    un printemps qui me renverse
    me poignarde dans le dos
    et m'achève d'un long rire aigre.

    Vital Bender


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  • Après une tournée à la découverte des céréales du Vaud profond nous nous échouons quelque temps en l'intime sein de la capitale et déposons notre chapiteau mamelon en son centre érogène sis sur le gravier sec de Montbenon en face de la cinémathèque qui pour l'occasion ne manquera sans doute pas de projeter la série des "Emmanuelle" pour la plus grande joie des petits et... de moi-même. Dont l'enthousiasme douteux est largement exprimé à travers cette photographie d'un érotisme qui émoustillera sans aucun doute les plus endurcis d'entre vous. Cette débauche de stupre et de luxure débutera dès le 2 septembre et se prolongera sans faiblir jusqu'au 20 septembre. Ces sensuels moments atteindront leur paroxysme les mardis, mercredis et jeudis à 19h, les vendredis et samedis à 20h et les dimanches à 17h.

    Les 11 et 18 septembre, le rappeur Obaké dont le sex appeal fait pâlir d'envie Prince lui-même nous communiquera par force expression sonore ses éclats de bonheur.

    Pour satisfaire les plus ardents représentants de la gent masculine, il y aura la divine Chantal Bianchi, la délicate Corinne Galland, l'experte Julie Burnier et la sémillante Laurence Morisot.
    Quant aux femmes elles trouveront leur apaisement sous les préli de Thierry Crozat, les mimi de Patrick Devantéry, les nénaires de Daniel Monnard et ... ... ... de votre serviteur.

    Venez vous vautrer dans les derniers mais prometteurs soubresauts d'un été chaud chaud chaud.
    Nous vous attendons de "pied" ferme.

    (Vous trouverez ici toutes les informations complémentaires et surtout utiles.)

     


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  • Longtemps j'ai songé à t'offrir - pour toi ou pour ton regard qui semblait si vide - l'éclat et la tiédeur de la première neige pour la peau et pour les yeux mais tu détournais les tiens en riant ou en te forçant à rire et je ne songeais plus à rien qu'à éprouver pour moi-même l'incommensurable, l'éphémère. On n'apprend rien, on ne sait rien, une cigarette pend continuellement à ma lèvre depuis que je repense à toutes ces minutes, ces joies, ces ports, ces attaches, une cigarette qu'il ne me vient même pas à l'idée d'allumer car tu ne fumais pas, pas encore. Aujourd'hui, tu dors, tu te jettes là où tu es, n'importe où, tu te laisses engloutir par le sommeil, ta vie est un engloutissement perpétuel, j'allume ma clope, j'ai inventé cette histoire pour ne pas avoir à l'allumer trop tôt, mes cheveux poussent à l'envers et dans la verrière au-dessus de ma tête, je t'entends rire ou faire semblant de rire (de quoi ? de tout !), j'écarte un rideau, tu apparais, mes cheveux tombent la nuit et repoussent la journée, la verrière est un morceau de sucre dans mon café, le chat (ai-je un chat ?)... je n'ai pas de chat..., je vois des poils partout, sur mon oreiller, à chaque extrémité du vide, entre les lignes de ce poème et je songe, oh je songe à certaine partie de ton corps (bien sûr !). Le soleil est une boule de poils lumineuse, les étoiles sont des bogues velues éclairées de l'intérieur. J'ai jeté mon coeur au ruisseau, ce n'est pas vrai, qu'est-ce qui est vrai ? qu'est-ce qui m'empêche de le faire ? simplement je voudrais disparaître, vivre sous la terre, creuser, creuser, vivre à l'intérieur des murs, des troncs d'arbres, ignorer l'espace, ignorer le commencement et la fin, ignorer ces visages penchés sur le mien et qui déjà s'embuent doucement.

    Vital Bender


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  • A la nouvelle salle de gymnastique et accessoirement halle polyvalente. Inaugurée il y a au moins une année, je me réjouis de la découvrir. J'en entends causer chaque fois que je rentre au pays.

    Ils ont pensé à moi. Ça m'a fait plaisir alors que nul n'est prophète chez soi. J'ai pas eu le temps de prophétiser ailleurs que déjà on se prémunit contre mes reproches futurs et amers ! Vous savez ?! Ceux-là même du self made man qui s'est construit seul contre tous et qui a brandi son flambeau en dépit des railleries qui ont carburé son moteur jusqu'au faîte de la gloire. De cette gloire revancharde et aigrie censée posticher le menton d'un adulte qui n'a pas grandi.
    Non. Moi c'est autre chose. Et bien pire. Tout le monde croit en moi et attend mon retour tout auréolé de gloire. Gloire qu'on se partagerait au grand buffet des rêves en jachère. Celui qui tel un Christ s'est un jour chargé de toutes les responsabilités humaines et les aurait assumées à lui seul, pour la multitude et les siècles des siècles. (A part ça comment voulez-vous qu'une religion n'ait pas un succès garanti après de telles promesses ? Voici-Gala ça marche aussi...) Alors que si je suis parti avec mes rêves de gosse en bandoulières c'était justement pour que jamais la moindre barbe ne noircisse mon visage poupon et rondelet.
    Mais voilà qu'il faut revenir tout épaissi d'expérience et lire les poèmes culinaires d'Albert Muret. Mais qui est donc Albert Muret ? Si j'en parle autour de moi, que ce soit en Vaud ou en Valais, il paraît bien un peu avoir glissé dans l'oubli. Moi-même, outre la fameuse anecdote comme quoi C.-F. Ramuz le visitant à Lens s'éprit un peu de sa servante Ludivine et les quelques tableaux de sa main que j'avais pu admirer dans les espaces communaux, n'en sais à peu près rien. Je vais donc me servir du quatrième de couverture de l'ouvrage que vous viendrez écouter (n'est-ce pas !?) et que je lis à l'occasion de sa réédition par "Les amis de Muret" : Le peintre et écrivain Albert Muret (1874-1955), représenté ici peignant en habit de chasse, (Eh beh non... ça vous ne pouvez pas le voir puisque c'est sur le livre que je recopie. C'est bien dur en effet et je comprends le désarroi frustré qui vous saisit à la gorge mais... c'est la vie. Par contre si vous venez samedi je vous montrerai tout ça en partageant quelques verres et mignardises du terroir.) a vécu à Lens de 1900 à 1919. Il y recevait de nombreux amis, parmi lesquels l'écrivain Ramuz, le peintre Auberjonois et le musicien Stravinsky, tous amateurs de bons vins et de bonne chair.
    Donc en fait, on peut surtout constater que même en rééditant ses poèmes on parle surtout de ses illustres contemporains. Quelle injustice. Comme si après ma gloire promise on disait : Emery, ce gigantesque comédien qui connaissait bien le président de commune, le propriétaire de la Villa Bardibury et notre vénéré curé.

    M'enfin voilà. Je m'étale et me déballe pour finalement juste habiller un peu mon intention de vous inviter à festoyer ce samedi prochain 29 août à 18h à la salle de gym de Flanthey. C'est gratuit et il y aura aussi Noël Cordonier, un spécialiste en la matière qui vous dira tout ce que j'ai omis avec une autorité qui expiera toute la dérision de ce post.

    La reproduction en médaillon est donc d'Albert Muret lui-même. Et c'est la colline de Lens. Pas encore affublée de son Christ roi qui se donne à voir aujourd'hui des lieux à la ronde et qu'on remplacera bientôt par mon effigie de nouveau messie.


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  • Pour l'instant la tente tient l'eau mais si ça continue avec cette violence j'ai des doutes. Il est 09h15 et le troisième orage éclate. Ma virée me paraît compromise. Suis condamné à l'attente, inquiet pour le matériel. Ça passerait du supportable à la misère totale. Quelle impuissance !
    Le voilà exactement sur ma tête. Ouaouh !
    10h20. Plus d'une heure de déluge et ça a tenu. Seulement c'est plutôt morose sous tente. On y est bien que couché. Et dehors tout est trempe et il fait trop froid pour tourner en rond...
    Advienne que pourra. Je me lance à l'assaut du Mt-Bonvin.
    Au bout de trois heures, un nouvel orage se précise à l'horizon. Je rebrousse chemin direction cabane des Violettes. L'averse se déclenche à l'instant même où je franchis le chambranle de la porte. Timing impeccable.
    Je m'enquiers de la météo. Des orages sont prévus pour toute la nuit suivante avec une baisse de température et du coup une limite des chutes de neige à 1800 mètres. Je décide de dormir sur place. C'est aussi l'occasion d'un vrai repas. L'ambiance s'annonce bien différente, une famille vient de débarquer avec trois enfants en bas âge...
    Les enfants n'ont pas bronché, par contre l'ennemi surprit ma vigilance à l'endroit même qui nourrit la réputation des nuits en cabane : les ronflements. Il y avait là des spécimens de la brigade d'intervention spécialement aguerris. Cela ajouté à mes insomnies chroniques depuis que je suis en montagne, la nuit me parut longue. Très longue...


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