• Tendre complice ce soir tes seins usés perchés sur leur nuage glissant lentement sous ce plafonnier sans retour...
    Le pôle de cachemire aux yeux clairs et tes seins - toujours eux - sous la pendule qui sonne toujours la même heure.
    L'amour comme une carcasse de baleineau où les mouches et les vers rayonnent dans ce soleil de fin de jour arctique.
    Oh oui ! nous danserons encore sous cette pendule accrochée à la proue de notre coquille de noix poisson bateau-mouche...
    Nous nous trémousserons comme des damnés tandis que d'autres s'aiment ou croient s'aimer du plus profond de leur coma éternel.
    Nous nous endormirons l'un dans l'autre :
    il n'y aura plus rien plus rien qu'un chant plus rien
    que la mélopée douce de nos corps
    que la désagrégation de nos corps
    que la braise de nos corps
    et toi ! toi ! crachant des perles d'ibis sur le parquet !
    Complice de toutes ces heures qu'aucune pendule au monde n'aura jamais sonnées
    complice
    de cette graine que j'ai plantée peut-être une nuit de hasard et qui germe déjà dans le terreau d'une autre femme.

    Vital Bender 


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    C'est dur d'apprendre à nager, mais quand on sait ; c'est bien...


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  • Regarder le ciel dans les yeux des morts dans les yeux du ciel qui s'achève en angles de coeur maman regarder
    cette clarté des corps en ébullition
    dans laquelle nous nous dissoudrons à notre tour
    maman ! il le faut bien...
    Regarder dans les yeux les morts aux yeux piqués de reflets d'opale ou d'émeraude
    à travers les roulements de tambour des morts dansant dans les buées roses du premier matin
    des yeux roulant au fond de cavernes orbitales des yeux - maman ! - fuyant sous les réseaux de hautes tensions de nerfs guitare et coulant mélasse sur tout le pain des jours à partager oh fuite fuite
    des yeux vers l'horizon toujours au loin recule - et cap vers l'intérieur des terres vers l'intérieur
    des mers ! ces yeux ! tandis qu'au loin : rondeurs de seins de mortes en amour etc...

    Vital Bender 


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  • Comment parler de Dieu sans vouloir y croire ?

    Comment aborder de façon pragmatique un sujet non empirique ?

    Si je tente une réflexion sur la foi, je suis obligé d'admettre que je crois, de me laisser envahir par l'éducation chrétienne de mon enfance. Je suis obligé, en premier postulat, d'admettre Ton existence. Une fois ce postulat admis, je ne peux plus agir comme s'il ne l'était pas. Je ne peux ramener un texte où Tu es considéré comme réel à un ergotage qui Te nierait.

    Si je m'inspire des psaumes, je ne peux qu'écrire une "lettre à Dieu" car les questions demeurent toujours et les hypothèses sont nombreuses.

    D'ailleurs je crois que ce que j'ai fait jusqu'à maintenant n'est pas bien différent d'un semblable soliloque. 


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  • Nous avions convenu d'une heure ardente indicible une heure
    à inscrire en lettres de sang sur les murs de notre sommeil
    et nous voici tous deux roulant tanguant sur cette mer de mots
    dans un silence rempli d'électrochocs.
    Nous avions convenu de matins sans oxydation
    où la dérive du coeur et celle des yeux convergent vers un pôle dont le clignotement nous fait passer du jour à la nuit au jour dans la même seconde.
    Afin que nous puissions revivre
    nous hâter sans nous reconnaître
    vers la source des syllabes
    et nous perdre en route
    nous perdre encore et encore
    - la source des pierres des oiseaux -
    afin que nous nous acheminions côte à côte
    vers la genèse fulgurante de ce poème.
    Silence ! oh silence !
    la vie refait surface
    à la lisière de la page blanche ! ...

    Vital Bender 


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