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    Etre amoureux c'est cesser de s'estimer responsable du bonheur de l'autre...


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    Au sommet d'un escalier monumental, une femme attend que décline cette brûlure qu'elle a, là, et qui commence toujours par une sorte de fulgurance oblique, dans le lointain. Elle attend une heure comme des promesses sur pattes qui ont déjà tourné l'angle de la rue et dont le trottinement fou la happera tantôt dans un spasme. Elle n'attend rien. Dans le fond, elle sait qu'elle n'attend plus rien. Elle ne fait pas partie des trois créatures évoquées précédemment . Peut-être les a-t-elle seulement effleurées dans un moment de profonde absence ou peut-être aura-t-elle été l'une d'elles dans une autre vie, dans une autre dimension ? Autre approche de la jouissance... L'image se dédouble. Derrière la vitre éclairée obliquement par le feu. Le balai, rouge. Le chat. La commode. Le reflet d'une autre femme à l'intérieur de la vitre qui semble crier. La vitre crie. Hurle. Vole en éclats. Le feu n'a pas de source (pas de sexe) et les éclats de verre crient encore en saignant comme des éclats de moire, des éclats de vie. La femme se penche, récupère les morceaux de son reflet. Elle non plus n'a pas de sexe (pas de source). Elle sourit, empoigne le balai (rouge) en écartant les jambes. Le chat la surveille du coin de l'oeil. La femme suffoque. Elle croit qu'elle étouffe, mais c'est son chat, l'oeil noir et rond de son chat, le poil, les moustaches de son chat, le rire saccadé de son compagnon d'insoutenable conscience. Sur la commode, une photographie. Sur la photo, un visage. Sur ce visage, un masque. Le masque de celui qu'elle aime. "Mon Dieu !" s'écrie-t-elle. Ce n'est pas une femme, c'est une mouche. "Bzzz..." fait la mouche. Le chat la gobe. Le manche du balai la transperce de part en part. Conscience d'une autre vie, d'une autre réalité. Le sang coule bleu sur les fuchsias et sur ce parterre vitré qui ne retient aucun reflet sinon celui d'un improbable (feu ?...) cri - femme - couches - horizon de pierres, pluie de pierres, encore une journée qui s'achève : piètre consolation etc... etc... 

    Vital Bender 


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    Dans la solitude, ce n'est pas le fait d'être seul qui est pénible, mais celui de ne pouvoir en partager l'expérience... 


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  • Trois femmes dans un fauteuil de neige brodent le napperon des heures perdues.
    L'une regarde le ciel avec ses cheveux qui tombent sur ses genoux joints comme pour une prière.
    Son buste s'infléchit : illusion de sombrer dans un sommeil de pierre en plein jour illusion...
    tout cela (et tout le reste) a-t-il encore un sens ?
    Les deux autres créatures - elles occupent si peu d'espace -
    ne sont que des émanations spectrales qui s'ennuient.
    "Si nous pouvions saisir un jour le fond de la pensée des pierres..."
    se disent-elles en traversant à l'aveuglette des pans de murs factices.
    "Mais nous ne faisons déjà plus partie du commun des mortels..." concluent-elles dans un soupir. Sanglot. Idée fixe. Coincée entre deux cloisons étanches. Rayonnement en forme de fleur de chapeau. Remonter l'escalier à reculons ou mourir... - dernière cigarette - cyanure et primevère etc...

    Vital Bender 


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    Recette pour un papet de jouvence :

    - Abandonner les ambitions de rabotage de ses scories.

    - Les crémer avec tendresse et affection. 


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