• C'était il y a deux jours. Je rentrais tard et une fois la voiture garée coupai le contact. Il n'y avait pas un souffle d'air. Et c'est dans l'apnée de cette nuit, dans ces moments où on croirait que la vie s'est absentée tant elle écoute, que je me suis souvenu de l'olivier de papa.

    C'était un olivier nain que j'avais ramené d'Avignon spécialement pour lui. Il venait de tomber malade et dans ma naïveté j'y voyais tout une symbolique. L'olivier du jardin des oliviers. L'olivier arbre de vie. Ça serait le sien et il l'accompagnerait dans son combat. L'arbre de sa vie, rapporté par son fils en guise d'infaillible thérapie. Je le lui avais tendu tout fier et tout sourire en disant : "Tu vois c'est un olivier. L'arbre du Christ par excellence..." Il a considéré le présent à distance, dubitatif. Encore une bizarrerie. Mais l'attention l'avait touché et peut-être même, qu'étant donné la situation déjà critique, lui avait-elle, au même titre que n'importe quel traitement, éveillé quelque espoir.

    Et en matière de témoignage, cet olivier a été d'une redoutable justesse. Si les miracles n'étaient pas dans ses compétences il n'a pas dérogé au rôle que je lui avais attribué. Dès les premiers jours il a commencé à sécher. Nous avons tout essayé. Intérieur. Extérieur. Engrais. Vitamines. Son état ne cessait de se détériorer. Et nous, nous le regardions, consternés et terriblement embarrassés. Comme davantage concernés par l'état du végétal que par celui de mon père dont la rémission semblait devoir dépendre. Rien n'y fut, il fut bientôt irrémédiablement mort. Et cette mort nous a hantés jusqu'au décès de papa dont elle avait été la prophétie. Quoique nous l'ayons niée de toutes nos forces.

    Mais dans la paix presque apocalyptique de cette nuit, dans cet instant où mort et vie se confondaient, je l'ai revu cet olivier. Il était bien plus grand et bien plus vigoureux que jamais ici il n'aurait pu. Et dans mon coeur, entre les palpables amour et joie de mon papa, ces mots uniques :

    "Tu vois fiston, il est là ton olivier... Et bien en vie."

     


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  • Et hop ! Retour en 1994 avec la suite des aventures de "René-Claude téléphone maison..." :

    "Leibniz, Claudel, Calvin...

    Si tout est pour le mieux. Si les méchants servent les meilleurs pour qu'ils le deviennent toujours davantage. Si tout est écrit sans que personne ne puisse s'y dérober...

    Si tout cela était vrai, pourquoi les méchants mériteraient un traitement différent des gentils. Tous ne sont-ils pas issus de Ta volonté ? Et les méchants sont-ils moins tourmentés que ces autres qui combattent les ronces qui masquent tes desseins ?

    Je n'en suis pas sûr du tout, surtout si nous nous fions à la logique des effets et des causes. Les méchants (même si le terme est évidemment relatif tant l'homme est versatile) ont leur raison et même si cela ne les excuse en rien, le fait est indéniable et sans méchants il ne peut y avoir de gentils.

    Comment Toi, Véhicule d'Amour et de Paix peux-Tu dénigrer certains êtres au profit de certains autres ? Comment pourrais-Tu simplement préférer ? Ta perfection n'est pas monarcale ! Même en nous classant sur une échelle du respect des principes ; comment ? Je ne comprends pas Ta géométrie. Nous ne pouvons sans doute pas être parfaits sans comparaison, sans contact... Aurais-Tu Toi aussi cheminé ? Toi aussi commis des erreurs ?"


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    La vérité c'est quand elle nous fait défaut qu'on combat pour la défendre... 


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    "Tiens ça devrait te plaire !"

    C'est avec ces mots que j'ai découvert ce titre de Philippe Squarzoni, une espèce de réflexion illustrée inclassable de notre société et de son fonctionnement. Une tentative de démantèlement des idées reçues et admises comme uniques et inéluctables.

    Ce n'est pas une histoire. Ce n'est pas une critique sociale même si elle s'y trouve inévitablement. C'est une réflexion, subjective il est vrai mais qui ne prétend pas au contraire. C'est Philippe Squarzoni qui chemine avec ses interrogations, ses contradictions et qui tente d'en ébaucher des réponses.

    Bien sûr son discours est engagé. Complètement alter mondialiste. Ce qui ne l'empêche pas d'être authentique et sincère. Mais son travail a surtout le mérite de nous réveiller de notre facile somnolence de bourgeois occidentaux. Il est si simple de se laisser glisser vers le matérialisme de l'image dont nous sommes inondés, l'individualisme exacerbé et la conscience gangrenée. Avec en point de mire le soi pour soi... la réussite !

    Car si Philippe attaque (il est membre d'Attac) avec raison les pouvoirs financiers mondiaux et l'inégal partage (pillage) des richesses, pour moi il ne fait aucun doute que le véritable problème se situe bien davantage dans l'égoïsme qui caractérise toutes ces déviances. Il n'y a pas de victimes et de bourreaux. Et je suis convaincu qu'à rôles inversés les victimes n'en seraient pas moins bourreaux. Il y a juste un péché originel qui se leurre d'une idée de séparation, d'élection, de particularité dominante. L'Homme voudrait exister pour les autres, sans les autres. Etre aimé, sans aimer, sans même et peut-être à cause de cela être capable de s'aimer lui-même.

    Mais je bavarde. Je voulais dans ce post surtout faire l'éloge de cette bande dessinée politique. Jusqu'à présent je n'avais jamais rien lu de pareil et je considère que c'est un ouvrage qui mérite absolument qu'on s'y intéresse. Je pense bien qu'il ne convertira personne dont les idées se situeraient à l'opposé. La droite et la gauche sont finalement une disposition mentale. On est psychotique ou névrosé.

    C'est comme ça et ça n'illustre que davantage un même péché originel qui trouve deux expressions différentes.


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    "Il faut se méfier de ses certitudes car il n'est pas de plus habile contradicteur que la vie elle-même."


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